• Ma Bio
    Le Monde sous la plume de Salma
      29. janv.
      2014
      culture
      5

      Bamenda : le fief des « scamers ».

      ordinateur
      ordinateur

      Encore un nouveau mot en anglais que je découvre de ce côté de la région du Nord-ouest. Ce mot a attiré mon attention quand ma coiffeuse, en me voyant toujours scotchée sur mon téléphone ou mon ordinateur m’a posé la question « are you a scamer ? » traduction littérale « es-tu une arnaqueuse ? ». J’ai répondu non mais il a fallu que je fouille mon dictionnaire pour savoir à quoi cela renvoyait.

      Un « scamer » est ce que nous appelons au Cameroun un « feyman » donc un escroc. C’est une personne qui passe ses journées devant un ordinateur. Il peut agir seul ou avec des copains. Bon je disais que c’est une personne qui a un ou plusieurs comptes dans un ou plusieurs cybercafés. Elle peut y passer toute la journée ou bien quand elle est fatiguée son ami continue. L’objectif est ici d’exercer la cybercriminalité. Elle poste des annonces dans divers sites sur la vente de chien d’espèce rare, des produits rares. Elle peut même par le biais des spam vous envoyer des mails où elle vous parle de vous léguer sa fortune, vous menace de fermer votre boîte mail si vous n’entrez pas vos coordonnées (Jean Michel de Hauteville en sait quelque chose), le dernier en date est de passer par une demande d’amis sur les réseaux sociaux et de vous demander de continuer votre amitié par une adresse mail.

      Si vous tombés dans le ses filets, c’est une escroquerie qui se trouve au bout de cette relation. J’ai entendu des histoires folles d’européens qui se font arnaquer avec  la vente des chiens en ligne, une fois qu’il envoie une avance pour les modalités de transfert de la bête, ou  la somme totale, le site n’existe plus. Il y a des avis de recherche de jeunes garçons « scamers » à Bamenda.

      Des personnes abusées ont déjà effectué le voyage en direction du Cameroun pour rechercher leur voleur sans succès. Résultat, de nombreux tenanciers de cybercafés sont devenus méfiants et chassent tout jeune ou groupe de jeune qui passe trop de temps sur Internet. J’ai demandé dernièrement à un propriétaire de cyber pourquoi il chassait ainsi un groupe de cinq garçons, il m’a répondu « qu’ils ne reviennent plus faire leurs bêtises là ici. Ils mettent les gens dans les problèmes et après ils disparaissent, je ne veux pas de ça dans mon cyber ».

      Les filles aussi sont dans le réseau, elles sont parfois des secrétaires de sociétés fictives, elles proposent des logements à prix bas pour touristes, elles proposent des bébés, elles cherchent des partenaires prêts à les aider à faire leurs papiers pour traverser, une fois qu’elle trouve un homme assez amoureux, assez intéressé pour la transaction, elles l’arnaquent et vont voir ailleurs si l’herbe y est plus verte.

      On ne peut avoir un portrait définitif du « scamer » parce que ce sont parfois des gérants de cybercafés, des étudiants, des informaticiens, des dépanneurs d’ordinateur, n’importe qui peut l’être. Les filles servent le plus souvent d’appât et pour elles, c’est si facile. Alors si vous vous rendez dans un cybercafé à Bamenda, n’oubliez jamais de vous déconnecter de votre compte, de décocher l’option « garder ma session ouverte », ou encore de télécharger et remplir des formulaires avec vos coordonnées bancaires et autres données. Si vous avez fini supprimer vos documents du Bureau et aller vider la corbeille, j’ai parlé, euh pardon écris.

       

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      14. janv.
      2014
      culture
      3

      C’est la maison qui offre

      buvette de vin de palme à Bamenda
      buvette de vin de palme à Bamenda

      Je me rends bien compte qu’en lisant le titre, de nombreuses personnes penseront à ces cadeaux ou promotion offerts par diverses sociétés de la place. Je dirais oui, mais pas exactement. En Afrique nous n’avons pas la culture du pourboire. Je n’ai jamais compris pourquoi on devait donner une récompense à une serveuse qui me foudroie du regard. Elle me passe au scanner visuel de la tête aux pieds et quand il faut prendre les commandes, quand il s’agit de moi, elle le fait d’un ton menaçant et écoute à peine la fin de ma phrase qu’elle s’en va.

      En tout cas j’ai leur remède. Quand elle vient avec une boisson glacée je lui dis « oh non j’ai dit non glacé » et quand elle rapporte la boisson glacé je lui dis « faut changer le verre il n’est pas propre ». Elle tire les pieds tant qu’elle peut mais ne peut refuser de le changer : «  la cliente est reine ». Les serveuses du Cameroun ont de quoi être stressées. Si à Yaoundé et Douala leur salaire varie de 25 à 40000Fcfa selon l’établissement, à Bamenda, les serveuses perçoivent 5 à 20000f et encore le salaire est irrégulier. Elles vivent en cohabitation, seule ou dans le bar qui les emploie.

      Ce métier que l’on semble simplifier, nécessite d’avoir des nerfs en acier. Elles sont celles qui ouvrent et ferment les bars. Elles font le ménage à l’ouverture et à la fermeture. Pour les conditions de travail c’est un cauchemar. Les camerounais ont pris pour habitude de les mépriser. Je veux dire qu’une fois que vous dites que vous êtes une serveuse, la connotation qui apparait est celle de « fille facile », de « bordelle », « fille finie qui a raté sa vie », etc.

      Pourtant pour qu’une telle croyance s’installe, ce sont les camerounais qui ont fait des serveuses ce qu’elles sont devenues. C’est la maison qui offre veut dire pour moi qu’en vous rendant dans un bar le gérant n’a pas besoin de vous dire que les serveuses sont un cadeau offert par la maison. Pour passer une commande de boisson il n’est pas rare qu’un ou plusieurs clients tripotent la serveuse à chaque lettre qu’elle écrit pour prendre leur goût.

      Aucun élément de l’anatomie n’est oublié et en guise de consolation les mots qui vont avec « tu as compris ma chérie », « hein bébé ». Certaines m’ont avoué qu’ « au début c’est traumatisant, mais on fini par s’y faire ». Quand vous refusez le patron se fâche car pour lui « tu chasse mes clients ». Pour d’autres, elles sont catégoriques « le client vient pour boire et non pour me toucher, quand cela m’arrive, je le repousse gentiment ou alors je fais appel au vigile ». Les camerounais sont rusés. Il n’est pas rare que l’un d’eux fait semblant d’être saoul pour se permettre de passer ses mains n’importe où sur vous (Florian en sait quelque chose).

      Si une serveuse veut se plaindre et bien le patron n’y va pas par quatre chemins pour vous dire « tu crois que quoi ? Ce sont les clients de la maison faut leur faire plaisir ». Vous comprenez que c’est ça ou chercher un autre travail et le travail au Cameroun est une denrée rare et les patrons le savent résultat ils font du chantage. Résultat pour garder leur travail les serveuses sont devenues « gentilles » je dirais même « trop gentilles », mais bon , cela n’engage que moi.

      Ces hommes qui vous tripotent n’importe comment sont ceux qui font des commentaires du genre « est ce que les serveuses sont des gens ? », « moi ! Épouser une serveuse que j’ai perdu la route ». Et je me demande pourquoi en la touchant tu ne te poses pas toutes ces questions ?

      Il faut aussi avouer que les serveuses ne sont pas faciles. C’est elles qui vous font des factures en augmentant le prix global pour se payer elle-même son pourboire. C’est elle qui vous fusille du regard comme si vous aviez le même partenaire (c’est normal, quand vous êtes là, elle ne peut pas se faire draguer et avoir des boissons gratuites et de l’argent de taxi ou de ration). C’est elle qui n’a cure du fait que vous êtes entrés là il ya une demie heure, vous n’êtes pas assis et vous devez venir l’appeler. Quand elle se décide à venir prendre vos commandes, elle traine les pieds et vous vous rendez compte que vous buvez cette poussière avant que la boisson n’arrive.

      Elle vous apporte des verres sales, huilés qui vous permettent de savoir à l’avance de quelle maladie vous soufrerez bientôt si vous vous entêtez à boire dedans. Après avoir ouvert votre bière elle prend la capsule gagnante sans votre avis.  C’est toujours elle qui ne veut pas aller faire de la petite monnaie parce que « vous n’avez pas signalé que vous avez un gros billet ».

      On a beau parler mais on n’a pas le choix. Les bars se trouvent à tous les coins de rue. Quelques fois, c’est la courte distance et le prix bas qui vous pousse à vous abonner dans un bar. La majeure partie du temps, les patrons recrutent des « filles qui n’ont rien à faire » ou ne « sont pas allée à l’école » pour devenir des serveuses. Ils savent pertinemment que vu leur bas niveau scolaire et la précarité de l’emploi dans notre pays, elles ne négocieront pas pour un salaire très élevé.

      Mais ils oublient juste une chose, la réussite d’une entreprise se joue de prime abord à l’accueil. Il est vrai que les clients ferment les yeux sur de nombreux mauvais comportements de la part des employés, mais cela n’empêche qu’ils supportent le temps de trouver mieux. Chers tenanciers de bar, l’accueil, le bon service, le sourire, la chaleur et la convivialité doivent faire partis de ces choses primordiales offertes par la maison.

       

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      30. déc.
      2013
      Environnement
      6

      À Bamenda les ordures servent de repas pour les fêtes de fin d’année

      poubelle à Foncha street (bamenda)
      poubelle à Foncha street (bamenda)

      Bref c’est une idée parmi tant d’autres qui défilent dans ma tête. Depuis plus de six mois déjà, la collecte des ordures dans la ville se fait je dirais selon les prévisions astrales. Vous connaissez non, ces prévisions où on vous parle de jour de chance (pour moi c’est le jour de collecte de ces ordures), atomes crochus (les quartiers qui ont la chance d’être choisis pour cette collecte).

      C’est bizarre. Dans un contexte où, à un moment donné, le Cameroun en accord avec Hysacam avaient instauré des prix en matière de « ville propre », je me dis que soit à Bamenda cela ne les intéresse pas, soit ils sont bien avec tous ces ordures au quotidien. Le BCC (Bamenda city council) est en charge de cette collecte. Seulement, le personnel sur le terrain, collecte les ordures de manière anarchique. Je vous explique pourquoi. Il avait été établi un emploi de temps qui désignait les jours de collecte d’ordures pour chaque quartier. Pour Foncha Street par exemple, le camion est censé passer le mercredi matin. Il peut arriver que ces agents du BCC décident de passer soit le mercredi à 8h (et là il n’y a pas encore d’ordures, ils sont bien contents), soit de passer un autre jour de la semaine à n’importe quelle heure (à vous de deviner cette heure, est ce que si les ordures remplissent votre cours c’est leur problème ? comme on dit chez nous, leur salaire passe).

      tas d'ordures à mobil nkwen (bamenda)
      tas d’ordures à mobil nkwen (bamenda)

      À tous les carrefours ou point de jonction dans les quartiers, il y a un tas d’ordures. Je vous épargne les odeurs je ne pourrais les mettre sur ce billet. Cela fait déjà deux mois que le tas d’ordures de mon quartier est là, et avec ça, nous avons de nouveaux agents de collecte d’ordures. Ces nouveaux agents sont : les animaux (poules, chats, chiens, porcs) qui passent par là et voient en ce tas d’ordures, un bon moyen de se nourrir. Résultat si monsieur le chien trouve un bon os emballé dans un sachet, s’il ne peut l’ouvrir rapidement, il trainera le sachet jusqu’à ce qu’il se déchire, et une fois l’os dégusté, il abandonne le sachet là. Un autre agent de collecte ces derniers temps est la pluie. Quand il pleut, le courant des eaux emporte une bonne partie des ordures emballés qui sont légers. Les habitants aussi en profitent et n’hésitent pas à verser leurs ordures dans les torrents crées par la pluie. Les ordures circulent avec la pluie et achèvent leur course quand ils se heurtent à un obstacle, ou lorsque la pluie s’arrête.

      Les populations ne savent plus à quel saint se vouer. Certains veulent bien croire que les véhicules sont en panne que non. La plupart des camions chargés de la collecte d’ordures font des allers et retours dans certains quartiers. Ils collectent maintenant de la terre pour la déverser  sur les pistes très fréquentées pour combler les nids de poule. Bienvenue la poussière (je vais vous raconter cela dans un autre billet).

      Tas d'ordures à Virgin land(bamenda)
      Tas d’ordures à Virgin land(bamenda)

      En parlant de repas de noël, je pense à ce cours où, à l’école on nous enseignait que certaines ordures peuvent servir d’engrais. J’imagine que stockés ainsi, ces ordures deviendront sans doute de l’engrais. Une fois fertilisé, le sol laissera paraitre de grands arbres fruitiers qui nourriront la population. En attendant le paysage de la ville change et les odeurs d’ordures sont devenues des effluves normaux pour nous, il y a quoi ?ne dit-on pas que « la saleté ne tue pas l’homme noir ».

      Tas d'ordures dans un caniveau à Bamenda
      Tas d’ordures dans un caniveau à Bamenda

       

       

       

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      09. déc.
      2013
      culture
      10

      À Bamenda, les locks sont une mine d’or

      J’aime Bob Marley, Luky Dube, Wycleff Jean, Lauryn Hill. Ce que ces stars ont en commun est qu’à une époque certains avaient des locks. On a bien voulu attribué à ce look, un style de musique : le reggae. Une musique venue de Jamaïque qui se retrouve partout dans le monde de nos jours. Dans un documentaire sur le sujet, des mentors du mouvement expliquait que c’est la meilleure voie pour faire passer un message, mais surtout un message de paix, d’amour, un peu paradoxale quand j’écoute le titre  « get up, stand up, stand up for your right » de Bob Marley. Bon je suis novice dans le domaine.

      Au Cameroun, une personne qui a des locks a cette connotation de droguée. Serge Katembera  se souviendra bien de notre conversation sur le sujet à Dakar. J’avais voulu savoir pourquoi il avait choisi ce look. Bon cela était plutôt une question de goût pour lui. Chez nous, les gens avec des looks sont un peu comment dire « déconnectés » je dirais. Je parle de la majorité que j’ai côtoyée.

      photos: Salma
      photos: Salma

      Durant mon parcours avec des amis qui avaient des locks, je me suis longtemps dis qu’il c’était passé quelque chose. Je vous explique pourquoi. Un jour vous vous levez vous rencontrez votre ami de longue date qui garde des cheveux. Question « c’est quoi ces cheveux là ? »Réponse « je n’ai pas d’argent ». Vous lui donner de l’argent, mais il garde toujours ses cheveux. Chaque jour vous vous rendez compte que ses cheveux se bouclent de plus en plus, et avec cela, il laisse aussi la barbe poussée. Les jours suivants, il n’écoute que du reggae. Il faut désormais ajouter « Jah » à son nom. Il porte désormais des vêtements, des bracelets, des T-shirts aux couleurs de la Jamaïque ou avec des effigies de Bob Marley dessus, sans oublier le bonnet évidemment. Il ne vous parle que du « spirituel », de « jah son dieu qui inspire ». Pour danser il lui faut secouer la tête et dandiner en levant soit la main gauche ou droite, avec le poing fermé et l’autre main sur le torse. Il ferme les yeux, il est concentré, dans son monde je dirais.

      Je pense qu’il faut être dans le mouvement pour le comprendre. Les gens avec des locks sont considérés comme des voyous, des drogués. Drogués parce que la plupart de ceux que j’ai fréquentés étaient ou voulaient devenir des artistes et ils fumaient de l’herbe et vous racontaient ces choses que l’on ne voit que lorsqu’on plane déjà.  J’en ai aussi vu qui n’en prenne pas, cela existe.

      À Bamenda, j’ai découvert que l’on peut se faire de l’argent avec ses locks. Hé oui ! Des gens se font de l’argent avec ces tresses. Si certains sont désormais séduits par les mèches brésiliennes, péruviennes, chinoises, indiennes, ou que sais-je encore, à Bamenda c’est autre chose. Les femmes et les hommes qui ont des locks mettent le prix pour entretenir leurs tresses. Les clients préfèrent celles des femmes car plus entretenues. Quand les tresses ont atteint une certaine longueur, ils les coupent et les gardent en prenant soin de les entretenir de temps en temps en attendant les clients.

      Il y’en a qui sont des spécialistes de la chose. Ils consacrent leur vie à faire pousser des locks de taille et de teinte différents, pour les donner à des propriétaires de salons de coiffure qui se chargent de les revendre. Le prix dépend de la taille des tresses. On retrouve des tresses de 12 pouces, 14 pouces, 16, 18, etc. le prix varie de 50 à 150000fcfa/touffe. Pour vendre vos locks, vous devez bien sur mettre le prix en ce qui concerne l’entretien. Utiliser de bons produits, les laver, les parfumer, les colorer, tout ceci pour qu’elles aient une belle texture. Pour tout ceci, il faut débourser en moyenne 15000f par mois pour l’entretien, mais le gain en vaut la peine.

      Les clients viennent la plupart du temps des Etats-Unis. Ils sont aussi propriétaires de salon de coiffure de ce côté-là, et ont une forte demande. La  technique est simple. Si vous voulez des locks et que par exemple vos cheveux ne poussent pas vite, il est question ici de  trouver des locks longs et de procéder à une rallonge, ainsi plus vos cheveux grandiront, plus vos locks s’allongeront.

      Le gain considérable fait que les populations de Bamenda ont mis de côté les superstitions. Oui en Afrique et au Cameroun particulièrement, on ne laisse pas ses cheveux n’importe comment et à n’importe qui, c’est un élément très facile pour vous faire du mal chez les tradi-praticiens (sur ce plan demandez ce qu’il en est aux albinos). Pour obtenir des locks faut « avoir le réseau », vous n’en trouverez pas dans tous les salons, faut bien vous renseigner. Alors qui à des locks à vendre ?

       

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      30. nov.
      2013
      société
      1

      Ces choses qui font que le Sida ne partira pas de sitôt

      Le 1er décembre on célèbrera encore la journée mondiale de lutte contre le Sida. Je vois d’ici le spectacle habituel, dépistage volontaire et anonyme (la précision en vaut la peine), table-ronde, discours, les artistes sont aussi présents, quoi ? Faut bien que l’on se divertisse en attendant de se faire dépister. La population veut se tromper en disant que ce sont de nombreux millions que l’on gaspille chaque année pour cette journée et aussi un moyen de faire fructifier la vente des préservatif, se sont là autant de choses qui font que la maladie ne disparaitra pas.

      Le « full contact »

      Les camerounais adorent ça. Il faut voir les nombreuses expressions qu’ils ont trouvées pour ne pas se chausser « ça freine le mouvement », « est ce qu’on mange la banane avec la peau », etc. Tant de raisons qu’ils évoquent pour que leur partenaire ne résiste pas et cède. Les camerounaises aussi j’oubliais, on a beau parler de « féminisation de la maladie » ; pour elles c’est « le gros français », elles n’y croient pas et en plus il est difficile pour elles d’imposer le port du préservatif à leur partenaire ? Elles vous sortiront des phrases du genre « il a refusé de mettre je devais faire comment ? », « si je lui demande de le faire, il va se fâcher et tu sais ce que cela veut dire : pas d’argent de ration pendant un bon moment », « si je refuse, il ira dehors », c’est là leur plus grande crainte. Les camerounaises sont hantées par le fait que leur homme va voir ailleurs et pour que cela n’arrive pas, elles sont prêtes à mettre leur vie en danger. Le partenaire a beau aligner les conquêtes, cela ne les empêchera pas au moment de la réconciliation d’avoir de rapport sexuel sans protection. Les hommes ont compris que la plupart des femmes sont attachées à leur porte-monnaie et cela leur permet de créer la dépendance et d’exiger certaines choses comme les rapports sexuels sans protection.

      source: google
      source: google

      Les salons de coiffure

      Un aspect bien négligé de la lutte contre le Sida. S’il est vrai que la voie sexuelle est la première en ce qui concerne les voies de contamination, il est aussi vrai que les autres voies ne sont pas à négliger. À Bamenda, la majorité des coiffeuses ne se soucie pas de la santé de leurs clients. Vous entrez dans un salon de coiffure pour des tissages et rien qu’à la vue des aiguilles vous avez le vertige. Si elles ne sont pas rouillées, les aiguilles servent parfois de cure-dents dans les salons. La coiffeuse vous piquent avec ces aiguilles plus qu’elle ne vous coiffe. S’il est vrai que j’ai décidé d’acheter mes aiguilles, il est aussi vrai que chaque fois que j’ai demandé à la coiffeuse de stériliser ce matériel, elle a toujours trouvé une excuse : « l’alcool est fini », « la bougie que j’avais est perdue, est finie », mais je demande toujours « c’est perdu mais pas fini au marché ». Il faut voir comment elle le fait avec paresse.

      Les lames de rasoir

      C’est l’outil fétiche des femmes lorsqu’elles veulent s’épiler et il n’est pas rare de les voir se partager une lame pour économiser 25F et courir le risque d’être contaminer. Si vous faites la remarque à l’une d’elle, vous aurez une réponse du genre « c’est ma personne non, elle n’est pas malade ». Comme si le sida se lit sur le visage.

      Ceux qui  manipulent aussi bien ces outils, ce sont les marabouts. Vous savez de qui je parle non, ces personnes qui mettent des plaques de publicités partout en disant qu’ils peuvent résoudre vos problèmes. Que ce soit l’envoûtement, la pauvreté, les mauvais rêves, la jalousie, il peut tout résoudre. Ils créent plus de problèmes dans les familles qu’ils n’en résous. Bon je disais que le marabout pour résoudre vos problèmes doit passer par les blindages. Il sort une lame on ne sait d’où, ou alors ce sert d’une même lame pour plusieurs membres d’une famille, pour que cela soit une réussite, il  doit vous blesser plusieurs fois à divers endroits du corps. Ensuite il sort une pâte noire, dans une boîte sale et dont l’odeur vous fait penser aux selles séchés et avec tout cela l ne faut pas vous laver  pendant plusieurs jours pour que le blindage marche.

      On ne croit pas en l’efficacité du gratuit

      Les camerounais sont méfiants quand une chose leur est donné gratuitement (sauf en ce qui concerne la boisson). Bref je veux dire que lors des campagnes de dépistage, quand on distribue les préservatifs, les camerounais gaspillent. Pour les antirétroviraux, quant il faut aller les chercher vous avez des discours du genre « tu es sure que les produits là guérir même, je n’ai pas confiance aux choses gratuites ». Faut-il vendre pour que le camerounais sache que c’est de la bonne qualité ?

      Les pénuries d’antirétroviraux

      C’est l’information majeure qui m’aura marquée cette année. Nous avons eu une pénurie des médicaments pour les malades du Sida. Ces malades qui s’accrochent désormais à ces médicaments comme le seul espoir qu’ils ont d’attendre que l’on trouve un vaccin contre le Sida. Nous ne fabriquons pas ces médicaments au Cameroun et je pense que des pénuries d’antirétroviraux, nous en aurons  désormais. De quoi être jaloux de sa santé et la préserver.

      Une jeune fille ne réalise pas la chance qu’elle a d’être enceinte après un rapport sexuel non protégé. Cette grossesse est une chance qui lui ait donné de prendre conscience du risque qu’elle a encourue en refusant de se protéger, le garçon aussi d’ailleurs. On parle de zéro nouvelle infection, zéro discrimination, zéro décès lié au Sida, mythe ou réalité ? C’est à nous de décider, le défi, le plus grand d’ailleurs est lancé aux personnes séronégatives, il est question pour elle de ne pas changer de statut et il ne suffit que d’un acte pour se faire, alors ne le posons pas.

       

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      19. nov.
      2013
      culture
      7

      Un Rendez-vous couscous.

      A: salma
      A: salma

      Humm j’ai la salive qui me monte à la bouche en écrivant ce billet. La cuisine africaine est la meilleure et camerounaise encore plus. La ville de Yaoundé regorge de coins chauds, mais aussi de restaurants qui font de délicieux mets d’ici et d’ailleurs.

      C’est en voulant goutter à quelque chose de nouveau que j’ai découvert des bons restaurants dans le quartier Briqueterie. Bon je dois préciser, la nourriture du Cameroun est bonne mais celle du Nord encore plus (la bonne charité commence par soi-même).

      J’ai cru rêver quand je suis entrée dans l’un de ces restaurants la première fois et que j’ai vu qu’il n’y avait que des hommes au four et au moulin pour faire de délicieux repas. Je vous explique pourquoi : mon père étant ressortissant du Nord et musulman de surcroît  m’avait dit que préparer dans leur coutume est une chose réservée aux femmes et il me répétait très souvent et fort « les hommes n’entrent pas à la cuisine ».

      Une véritable contradiction avec ce que je voyais : des hommes issus du Nord, qui parlent le fufuldé(langue de cette partie du pays) et qui tournent de gigantesques marmites de couscous de riz, de sauce de «  Lalo », « foléré », « bascodjé », « Tasba » et j’en passe. Et celui qui est entrain de tourner le couscous je ne vous dit pas comment il le fait bien même s’il transpire beaucoup. Cette transpiration est bien justifiée car le couscous qu’on vous sert est dénué de grumeaux de farine qui auraient échappés à son bâton de couscous.

      A: Salma
      A: Salma

      Ces restaurants sont bien connus des populations du coin et aussi de celles des autres quartiers car les Yaoundéens aiment la viande, et de la viande, il y en a dans ces sauces. Je dirais qu’il y a plus de viande que de sauce mais c’est mon avis. Bon je disais que c’était ces viandes qui attiraient la majorité des clients. Le plat qui coutait 600f il y a deux ans coute désormais 800f vie chère oblige.

      À l’entrée, sont installées des bouilloires pleines d’eau pour vous laver les mains (le couscous pour être délicieux se mange avec les doigts). Une fois à l’intérieur, vous payez votre plat, on vous remet un ticket et vous le donnez à un serveur qui prend votre commande et vous l’apporte. C’est chaud, très bon, accompagné de piment à volonté, et selon votre commande, de lait avec du couscous algérien dedans «le  Dakéré », d’un jus de fruit naturel ou encore de tout autre boisson non alcoolisée (nous sommes en territoire musulman faites attention, pas de bière !). Dès 12h le restaurant se vide et se rempli comme une termitière. Une télévision est allumée pour vous distraire. Je pense qu’ils devraient penser aux ventilateurs car avec ces repas chauds, la sueur n’est pas loin.

      A: Salma
      A: Salma

      Le vendredi jour de prière à la moquée, il n’y a pas de place car les fidèles qui sortent de là s’y rendent pour prendre des forces et vous êtes parfois obligé de manger debout. Le meilleur moyen d’éviter que cela n’arrive est de venir juste avant l’heure de la prière (13h) vous serez vite servi car à 13H30 le serveur et toute l’équipe seront entrain de prier.

      Il est vrai que plus la notoriété s’accroit, plus ces restaurants deviennent petits et on se sent à l’étroit. Si vous souhaitez vous y rendre deux destinations : restaurant de la grande mosquée ou restaurant de la nouvelle route Brique. Une fois sur  place, ne soyez pas surpris de croiser des personnes que vous n’aurez jamais imaginé croiser dans ce lieu. Bon appétit et surtout n’oubliez pas les cure-dents, cela soulage avec toutes ces viandes à mâcher.

       

       

       

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      11. nov.
      2013
      culture
      8

      Quand « faire comme une femme »permet de gagner sa vie.

      A: Salma

      Être une femme ce n’est pas facile, vous me direz être un homme non plus, mais bon je ne peux témoigner que de ce que je suis. Faut mettre les talons qui vous torturent pour paraitre belle (supporter même si cela vous donne des ampoules), faut porter des serviettes hygiéniques, se tresser (sur ce plan, les coiffeuses savent maltraiter nos cheveux), tellement de choses pour lequel on n’a pas vraiment le choix. Les hommes savent bien dire en voyant cela « vous les femmes vous souffrez hein ».

      Je me souviens encore de cet homme qui passait à l’émission « télé podium » il s’habillait comme une femme hindou, dansait et chantait aussi. Les hommes et mon père surtout étaient bien étonnés de voir qu’un homme pouvait faire des choses pareilles.

      De nos Jours, l’humoriste Safaria  imite très bien la voix d’une fillette, aussi « Big Mami » qui imite très bien une femme âgée, ils sont connus pour leur prestation. Il existe une « copine nationale » que nous aimons tous Major Assé. En le regardant sur scène, ses gestes, ses histoires, l’expression de son visage, fait que chaque femme se reconnait dans telle ou telle histoire. Le public se régale quand il fait ses prestations et il est devenu célèbre parce qu’il nous imite tellement bien.

      A: Salma
      A: Salma

      Un autre qui ne cessera jamais de m’étonner c’est l’artiste Petit-Pays. Petit-pays est un artiste à l’américaine qui sait ce qui fera que l’on parle de lui. Avec des pochettes d’album où il est nu, des musiques sur les « pédés », les histoires de Talons qui font « kos kos », etc. Son passage à l’émission Jambo a encore tout confirmé, il avait une robe, un chapeau à large bord blanc, une femme quoi, on dira qu’il est fou ? Non c’est une star et il faut que l’on parle de lui.

      J’ai assisté à la prestation d’un homme au marché Nkwen à Bamenda. Habillé comme une « Claudette », une perruque sur sa tête, des ongles vernis, ses talons, il chante comme une femme et vous raconte des histoires de femmes en langue locale. C’est une thérapie par le divertissement pour les vendeuses qui oublient un peu leur malheur en l’écoutant. On lui jette des pièces ça et là et cela le motive, il passe plus de temps et vous raconte ses histoires de couple encore et encore.

      Il s’appelle en réalité Clétus, est père de quatre enfants et est marié. Une question trotte dans ma tête, je lui en fais part, il me dit que c’est avec cet argent qu’il réussi à subvenir aux besoins de sa famille. Il était d’abord danseur solo, puis il a constaté qu’il était facile pour les gens qui rient, de donner un pourboire, autant que ceux qui regardent juste votre chorégraphie. Clétus gagne 4 à 7000f par jour. Chaque jour, il change de marché, de quartier et d’histoires pour rencontrer de nouveaux spectateurs.

      A: Salma
      A: Salma

      L’homosexualité a crée un climat de méfiance chez les populations. À Bamenda, ce genre de spectacle qui amusait avant, est devenu une interpellation aujourd’hui. Les populations refusent l’homosexualité et les hommes encore plus. Quand ils voient Clétus, certains regardent ailleurs, changent de destination, ou s’exclament tout simplement « c’est encore quoi ça, vous ne vous cachez plus hein, efféminé !», d’autres encore « quand vous lui donnez de l’argent comme ça, çela le galvanise hein, il fait quoi comme ça ?pédés comme ça ».

      Pour ses enfants, c’est un comédien, pour lui, il fait ce qu’il aime en attendant de trouver mieux. Il sait que tout le monde ne peut pas l’aimer ; il a appris à faire avec. Sa femme est sa source d’inspiration, il n’a qu’à la regarder avec ses copines pour être inspiré et raconter une histoire. Il compte reproduire les gestes de cette dernière parfaitement dans un sketch pour femme enceinte, il m’amuse bien car cela s’annonce intéressant, le public va aimer c’est sur.

      Il gagne sa vie avec, peut importe s’il doit se torturer avec ses talons, le rouge à lèvres mal mis, des faux ongles, etc. L’essentiel est qu’il s’en sorte et que sa famille « ne manque de rien ». Comme il le dit lui-même « je ne vole pas, je gagne ma vie comme je peux, si cela ne plait pas à quelqu’un, il ne peut m’aider qu’en me trouvant autre chose à faire ».

      Homosexualité ? Spectacle ? À vous de juger.

      A: Salma
      A: Salma

       

       

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      31. oct.
      2013
      société
      6

      La fin des médicaments de la rue ce n’est pas pour demain

      L’état et les pharmacies sont en guerre contre ces vendeurs de médicaments de la rue. Chaque année de nouveaux thèmes sont choisis pour dissuader les populations d’aller se ravitailler dans la rue.

      Marché mokolo puis marché central, des vendeurs de remèdes de la rue s’installent peu à peu, il est 8heures. Certains ont des comptoirs fixes qui sont ornés de cartons de remèdes vides, d’autres ont des caisses dont les couvercles portent certains échantillons de médicaments. Un constat frappe à l’œil, ce sont ceux du paracétamol qui sont plus présents, les camerounais sont-ils des grandes victimes de maux de tête ?

      Durant mon parcours, ces vendeurs sont réticents et méfiants face à mes questions mais j’apprends de certains qu’ils se ravitaillent chez les délégués médicaux, la CENAME, Pharmacam ; etc. A part les vaccins et les sérums dont la conservation nécessite un réfrigérateur, on retrouve toute sorte de  médicaments. Certains d’entre eux qui choisissent la facilité entrent dans des réseaux mafieux où ils se servent de n’importe quelle poudre et colorants pour faire des comprimés ou encore font des commandes dans des pays comme Dubaï, l’inde ou le Nigéria pour obtenir des médicaments contrefaits.

      À l’arrivée d’un client, ils lui demandent son ordonnance pour sélectionner les remèdes, mais en cas d’absence de ce document, ils répondent quand même aux besoins des clients. Il arrive qu’ils se basent sur les symptômes que le malade décrit pour prescrire un produit, mais certains me confient que « quand il s’agit d’un enfant c’est très délicat, je demande souvent si le parent a fait des examens sinon je le lui conseille, s’il insiste je joue sur mon expérience ».La plupart de ses vendeurs sont en contact avec des centres de santé ou des cliniques où ils envoient les malades faire des examens à moindre coût (parfois ils ont actionnaires dans ces cliniques et ont des pourcentages sur les examens réalisés). Le fait que de nombreux vendeurs sont derrière les barreaux fait qu’ils refusent de faire des injections (ile me le disent mais le font de manière officieuse).

      source: google
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      Les profils des vendeurs diffèrent d’un étudiant qui a  fait des études de médecine, qui a déjà vendu dans une pharmacie ou dans un centre de santé à celui qui n’a aucune formation et est entré dans ce business par l’intermédiaire d’un frère ou d’une connaissance. S’agissant des clients leurs avis sont clairs « c’est moins cher », « je n’ai jamais eu de problèmes depuis que j’achète les remèdes ici ». Tout est donc une question de prix car les clients trouvent les médicaments des pharmacies chers. La raison d’une telle différence de prix s’explique part le fait que les patrons de pharmacies ont non seulement des loyers et des employés à payer, mais aussi des gains à faire. La plupart des pharmaciens ayant constaté que le fait de ne pas vendre les médicaments génériques leur causait un véritable manque à gagner n’ont pas eu d’autres options que de se lancer dans ce commerce. Seulement, le gouvernement ne s’est pas impliqué pour homologuer les prix des médicaments dans les pharmacies. Cette omission fait que l’on peut trouver un produit à 5000FCFA dans une pharmacie et à 7000FCFA dans une autre.

      Pour ce qui est de la conservation, ils respectent les températures et repartissent les médicaments par catégorie c’est-à-dire que les comprimés sont mis ensemble, les sirops, les gélules, les poudres, etc. Quant au contrôle de la date de péremption la majorité d’entre eux tiennent des registres où sont enregistrés les noms des différents produits, la date de fabrication, la date de péremption. Ils s’efforcent de les contrôler chaque mois ainsi que ceux qui sont retirés de la circulation par le ministère de la santé.

      Les clients sont des personnes de classe moyenne ou pauvres, des laborantins, des infirmières d’établissements scolaires, etc. Ces vendeurs disent d’en sortir car les gains journaliers oscillent entre 15000 et 25000FCFA. À cause de la caravane itinérante qui sillonne parfois le marché pour arracher leur marchandise, ils exposent quelques produits et sont la plupart du temps chaussés de tennis pour ne pas être gênés quand il faudra fuir « AWARA ».

      Awara  c’est ce camion qui accompagne les équipes qui font les contrôles sur le terrain. À sa vue, les petits vendeurs de médicaments installés au bord de la route détalent  et vont prévenir les patrons qui ferment leurs magasins aussitôt. On peut trouver toutes les raisons du monde mais une chose est vraie, il y aura toujours plus de clients dans les pharmacies de rue. Le prix accessible est la raison principale de ce choix, mais l’autre raison et pas des moindres est que c’est proche, comment demander à un camerounais qui a à peine de quoi se traiter de chercher  de l’argent de taxi pour se rendre dans une pharmacie de garde située très loin de son quartier?

       

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      23. oct.
      2013
      culture
      11

      Sans De Funès, le quotidien est funeste

      source: Google
      Louis de Funès : Le Tatoué, 1968 -Marcel Dole

      En France, il est  celui qui m’aura marqué dans le paysage cinématographique français. Plus que du talent, il avait un don : celui de faire rire.

      C’est avec les larmes aux yeux que je repense à cet acteur qui a participé à rendre mon enfance plus joyeuse. Ce sont des larmes de joie quand vous riez à n’en plus finir et que vos côtes vous font mal. Un seul nom me vient en tête « Crucho » et dans ce film, l’homme qui porte ce nom est un personnage très comique, avec une calvitie et pas très grand de taille,  toujours en train de gronder, il fait preuve d’une grande ruse je l’avoue.

      Certains ne sauront pas de qui je parle, mais d’autres, issus d’une certaine époque le reconnaîtront.  Louis Germain David de Funès de Galarza, il a bien réfléchi en choisissant de réduire son nom pour nous ses fans «  Louis de Funès ». Je découvre cet acteur de talent par mon papa qui est son plus grand fan. Il  arrivait à papa de nous faire du chantage pour regarder ses films. Je les ai tous vus ou presque. De la saga du «  Gendarme de Saint-Tropez », « le gendarme se marie », « le gendarme à New-York », «  le gendarme en ballade », «  le gendarme et les gendarmettes » et bien d’autres films plus amusants les uns que les autres.

      Il savait passer d’un personnage à un autre, en jouant parfaitement le rôle de poète maniéré, de femme voilée, de religieuse et j’en passe. Louis de Funès qui n’a jamais réussi à attraper Fantomas malgré toutes ses grimaces et ses plans ingénieux. Je dirais sans risque de me tromper que Louis de Funès est à la comédie française, ce que Coluche est pour les restos du cœur. Parlant de ce cher Coluche, je le découvre justement au près de ce grand acteur pour le film « L’aile ou la cuisse ». Un film où Coluche joue le rôle du fils de Louis de Funès qui attribue ou enlève des étoiles aux établissements touristiques. Je me souviens que dans ce film, Louis de Funès a peur des seringues et perd son sens du goût, hors c’est un sens très indispensable pour le métier qu’il fait. Coluche son fils, passionné de cirque lui cache ce métier et se retrouve par la force des choses, dans une épreuve où il doit remplacer son père et sauver leur nom de famille les « Du Chemin ».

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      « La Grande Vadrouille » (1966), avec Bourvil et Terry-Thomas. (Sipa)

      À cela s’ajoute ceux qui figurent dans mes favoris : «  L’homme orchestre » en compagnie de son fils « Philippe » Olivier de Funès, où il entonne sa célèbre chanson « bidi bidi ba » et parle une langue mixée de français, d’italien et d’anglais. « Pouic Pouic » et sa volaille célèbre. « La grande Vadrouille » où, avec Bourvil, ils mènent une aventure fantastique qui les emmènent à mimer l’allemand pour ne pas être reconnus. « Les Grandes Vacances », « Ah !les belles bacchantes », « Le corniaud », « La folie des grandeurs ». Enfin ce que je qualifierai d’adaptation au cinéma du dessin-animé Picsou, « L’avare » dans lequel il incarne un homme qui n’a d’yeux que pour son argent.

      Vu comment les jours sont tristes avec tout ce qui endurcie notre quotidien, je pense que s’il vivait encore, ce serait le meilleur médicament pour rire sans arrêt et oublier la peine ou la souffrance, le temps d’un film de Louis de Funès. J’ai voulu savoir la cause de sa mort ce 27 janvier 1983 et j’ai su tout récemment que c’était suite à un infarctus. Il y a quelques années quand je posais la question, certains proches me répondaient: « je ne sais pas de quoi il est mort, tout ce que je sais c’est qu’on dit que même mort, son visage amusait toujours ceux qui étaient présents tellement il savait nous amuser ». (Vérité ou mensonge, vous me le direz).

      Je pense que s’il revenait aujourd’hui, il ne serait certainement plus dans son assiette car je connais Louis de Funès Pudique (un peu comme dans les films hindous d’autrefois, mais ça c’est une autre histoire). J’ai beau fouiller dans ma tête je ne revois aucune scène obscène dans ses films et pourtant il avait du succès. Ses films ont toujours du succès, je les regarde en boucle, avec le même plaisir à chaque fois et c’est toujours aussi amusant, comme si c’était la première fois.

      Alors si vous voulez rire, je dis rire à pleines dents, sans retenue, je vous conseille l’un de ses films et vous reviendrez m’en dire des nouvelles.

       

       

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      Mes coups de griffes

      Auteur·e

      L'auteur: Salma
      Salma est Camerounaise et journaliste, formée à l'ESSTIC. Elle a été reporter pendant 10 ans pour le mensuel sur la santé des adolescents «100% jeune». Elle a également travaillé pour le magazine sur l'environnement «Together». Sur la toile, elle a travaillé pour des sites comme Goducamer.com, cameroon-info.net, Mboablog, Kamerhiphop, reglo.org. Elle est une passionnée par l'écriture en ligne. Actuellement à Bamenda, elle est journaliste à la Radio Evangelium. Elle continue à évoluer dans la presse écrite en tant que correspondante pour des parutions telles que «Horizons 2035» et «Musiki».

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