Je suis amoureuse d’un Nigérian
Ah oui oui ! Je suis désolée pour ces prétendants locaux et internationaux qui me guettaient déjà, mon amour a voyagé. Il a voyagé et sans visa pour Abuja, Lagos, Ibadan, Ogbomosho et que sais-je encore toutes ces villes me plaisent. Oui amoureuse d’un « naïja boy » comme on le dit ici à Bamenda. Le pire c’est que je ne sais pas lequel. Parce qu’entre la chorégraphie des frères Okoyé, le physique de Flavour N’abania, les textes de Bracket, le succès de 2face Idibia et le charisme de Timaya, je ne sais lequel choisir. Y’aurait-il la possibilité de mettre tout cela en un homme ? Non ! Je ne pense pas, il me faudra donc faire un choix, mais avant je serais infidèle car je les aime tous.
Quand j’étais à Yaoundé, la plupart de mes amies ne comprenaient pas mon amour pour ces musiques nigérianes. En étant à Bamenda, je suis dans mon élément. Quand vous êtes à Bamenda, vous ne pouvez pas faire un pas sans entendre une musique nigériane. Si ce n’est une fille qui la fredonne, alors ce sera une radio locale qui la diffusera. Ces musiques occupent les antennes à plus de 60%. Oh P-square ! Le chorégraphe Peter et le lover boy Paul. Comment ne pas aimer ces chansons ? Avec les tristes réalités du pays et le manque de douceurs des camerounais qui ne savent pas dire les mots d’amour aux femmes, il faut bien se consoler ailleurs. Alors mes copines Bamenda et moi nous nous sommes accordées sur une chose « les nigérians sont des lover boys ». Si vous remarquez la place que ces chanteurs accordent à l’amour et à la femme dans leurs chansons, mais on se croirait au paradis.
Faut-il que je cite les titres ? « beautiful Onynié », « beautiful baby » au Nigéria les femmes sont beautifull. Elles ont des petits noms « personnal person for me », « angel », « honey », « african queen ». Elles inspirent tous ces hommes, la générosité de leurs formes ce qu’on appelle « bottom bellè » ici, les excitent « kpata kapta », les rendent fous donc « skatter skatter » et ils veulent apprivoiser ces dames et les voir bouger leur « bum bum » entendez par là le popotin.
Avec ça, la plupart des garçons ici et des hommes sont accros à ces textes dont ils se servent pour draguer et ça marche pour certaines seulement. Vous savez c’est très bizarre et très ridicule de rencontrer un homme qui, pour vous faire des avances récite un refrain que vous connaissez par cœur, cela donne l’effet d’un acteur qui joue sa partition lors d’une représentation théâtrale. Et quand cela m’arrive je m’amuse à finir le refrain et je ris.
La conséquence en est qu’à force d’écouter ces textes et ces musiques ici, les nigérians ont plus la côte auprès des filles. Elles disent qu’ils sont généreux, doux, attentifs et aiment l’ambiance (comme elles). Vu qu’au Cameroun les hommes perdent leur logorrhée quand il s’agit de vous dire les mots doux, je les comprends. Les Camerounais ne savent utiliser ces mots là que lors de vos premières rencontres (là les mots d’amour pleuvent en n’en plus finir). Ils tiennent encore le coup pendant un mois dans les Sms et puis tout cela rentre aux oubliettes. Chez nous les mots doux et les pleurs n’est pas l’apanage des hommes, c’est l’orgueil qui leur sied bien. Même s’il perd un être cher et qu’il a envie de pleurer, il devrait boire une bière glacée et la laisser pleurer pour lui en se déglaçant. On dirait que Dieu en créant l’homme camerounais lui a enlevé les pleurs dans son anatomie. Chez nous quand un homme pleure, il est faible, il est « efféminé ». Son rôle est d’être fort parfois même froid, il est celui qui gronde, ordonne, il ne cajole pas, quand il rationne c’est la preuve de son amour. Je préfère m‘arrêter là.
Donc je disais que ce quotidien particulier avec nos hommes camerounais, nous force à nous évader un peu avec ces musiques nigérianes, et il y en a tellement. Pour s’évader, n’y a pas mieux. Le temps d’une chanson nigériane, vous oubliez le délestage, la vie chère, le chômage, et tout le reste, juste avec de la musique il vous est possible de rêver.
Je trouverais peut être mon « naïja boy » aussi, sinon je pourrais toujours me rendre au Nigéria et j’aurais sans doute l’embarras du choix, mais surtout un homme nigérian qui me dira « No one like u ».
Alors qui m’emmène au Nigéria ?
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