Salma Amadore

Un goût de France au Mboa

Convives en plein échange

La cuisine française a son jour de gloire : le 21 mars de chaque année, elle se donne à voir. J’étais de la fête à la Résidence de France à Yaoundé, pour la deuxième fois. Cette fois encore, les menus étaient variés, les invités aussi. 

A mon arrivée, je tombe sur des figures familières du journalisme, du blogging, de la culture et des officiels. Je peux citer, entre autres, Eric Christian Nya, Elsy Elsa, Laurentine Assiga, Lydol la slameuse, Charlotte Ntamack du parlement du rire, Mr Philippe Larrieu, Mme Kristel Dorval, Fernande Ekouta, Chouchou Mpacko, etc. Je n’oublie pas les maîtres des lieux, S.E. Gilles Thibault, ambassadeur de France au Cameroun et son épouse.

Un aperçu du panel d’invités

Ce métissage engendre une bonne ambiance dans un climat détendu. Nous bavardons un peu dans le hall de la résidence en dégustant des spiritueux et des boissons que nous propose l’hôtesse sur place.

Comptoir BVS

Un avant-goût délicieux !

Je me laisse séduire par un jus d’orange, puis un peu de champagne. J’ai à peine engagé la conversation avec mes compères qu’on nous apporte une première friandise. C’est du porc bacon pruneau… la fermeté de la chair de porc mêlée à la saveur sucrée du reste, pas mal ! Ensuite place aux cannelés au fromage, ils sont plus moelleux et goûteux que les précédents cannelés, j’ai bien aimé. J’ai à peine pris quelques photos que l’ambassadeur nous invite à passer à table. Nous ne nous faisons pas prier. Déjà j’avais remarqué la disposition des tables… cette année, comme l’an dernier, j’ai eu pour voisin de table Mr Philippe Larrieu  Que c’est bon de se retrouver !

Porc bacon pruneau
Cannelés au fromage

Il était normal qu’en maitre des lieux, S.E Gilles Thibault prenne la parole pour nous situer et nous souhaiter un bon appétit. Nous avons appris de ses propos que « cet événement était célébré dans le monde entier. Le « Goût de France » est une initiative d’Alain Ducasse et du ministère des affaires étrangères. Les années précédentes, 1000 restaurants y prenaient part. Mais cette année 2018, on compte  3300 restaurants ! et le Cameroun avec le plus de participants compte 9 restaurants entre les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam.  C’est une occasion de célébrer l’amitié, la convivialité, la gastronomie, les vins… cette année, la région choisie pour être à l’honneur est la Nouvelle Aquitaine. Cette année nous avons voulu avoir à notre table des personnes de tous les milieux : entrepreneurs, blogueurs, artistes, journalistes, acteurs culturels, personnalités administratives, ceci pour célébrer la diversité. »

L’autre innovation de cette année 2018 est que cette édition rend un vibrant hommage à Paul Bocuse, surnommé « l’empereur de la cuisine française ». Il est décédé le 20 janvier 2018, à l’âge de 91 ans, à Collonges-au-Mont-d ‘Or (Rhône), sa ville natale. Son parcours est exemplaire, il a reçu trois étoiles au guide Michelin depuis 1965. Il a été élu « meilleur ouvrier de France » millésime 1961, le fondateur des Bocuse d’or en 1987, désigné « cuisinier du siècle » par le Gault & Millau en 1989 et « chef du siècle » par The Culinary Institute of America en 2011.

Dégustation

Eventail de Gambas à la vinaigrette framboisée

Après le rappel historique, on nous sert, en guise d’entrée, un éventail de gambas à la vinaigrette framboisée, suivi d’un plat d’étouffé de bar et ses légumes à la semoule aux raisins, puis un deuxième plat de poulet basquaise au riz et, en guise de dessert, une tarte fine aux mangues. Côté vin, il nous a été servi un Meursault 2013-patriarche, un Château Tour de Pez-Saint Estèphe 2014 et enfin, un Carmes de Rjeussec-Sauternes 2011.

Étouffé de bar aux légumes à la semoule aux raisins

Parlant de mon entrée, j’ai adoré les gambas et la vinaigrette mais moins les feuilles qui les accompagnaient.  L’étouffé de bar avait un goût original, à la fois sucré et acide.  Il a fallu mouiller à la sauce la semoule pour qu’elle descende dans ma gorge. Le poulet basquaise m’est bien connu, c’est sa présentation qui m’a le plus plu ce soir. J’ai pu retrouver les couleurs vert-rouge-jaune du drapeau du Cameroun dans la mixture de poivrons qui accompagnait le plat !

Poulet basquaise au riz

Le désert était impeccable dans la bouche. Un peu de glace avec la chaleur de la tarte : parfait ! Quant aux vins, seule la saveur sucrée du Carmes de Rjeussec m’a vraiment séduite.

Tarte fine aux mangues

La balle du chérif de cette soirée et que j’ai beaucoup apprécié était cette pause  citronnelle à la fin du repas. En prenant cette boisson chaude, Eric Christian Nya et moi avons pu replonger dans notre enfance et nous rappeler que cette boisson ne manquait jamais à table lors du petit déjeuner, pure ou avec de la bouillie de maïs.

Meursault 2013-patriarche
Château Tour de Pez-Saint Estèphe 2014
Carmes de Rjeussec-Sauternes 2011

Un zeste d’humour et de détente

Entre les repas et les différentes conversations, nous avons reussi à avoir, à la demande de l’Ambassadeur, deux prestations. d’abord celle de Charlotte Ntamack et son improvisation d’une habitude camerounaise d’influence « tu sais qui je suis? ». Dans nos fous rires, le repas a pu descendre. Un air de slam à la Lydol est venu faire naître chez la plupart des invités, un amour pour le slam. Je serais slameuse c’est sur, je m’y mets d’ailleurs ! Revivez en extrait la prestation de Charlotte Ntamack ici.

Good bye Good France

Il a fallu nous séparer. La soirée était très réussie. On a passé des moments d’échange et de fous rires en compagnie de personnes extraordinaires. C’était vraiment « Good » la France à nos tables !

Disposition des invités sur la table
S.E. Gilles Thibault et son épouse


Bienvenus au bon Goût de France

Logo Goût de France

Le 21 mars 2017, j’ai participé à cette initiative de l’Ambassade de France au Cameroun. En compagnie de mes collègues blogueurs et des personnalités, je peux dire que le repas était copieux au bon Goût de France. Pas seulement à cause des gambas de Kribi servies sous forme croustillantes, mais surtout parce que les échanges étaient riches.

En plus j’ai pu goûter à une soupe glacée de concombre au yaourt en guise d’entrée, un dos de capitaine à l’orange et ses deux purées et une charlotte au chocolat. J’avoue que même le nom chocolat est beau et bon à entendre sans parler de son goût sur la langue. J’ai dû refuser la crème fraîche que l’on me proposait pour accompagner ce dessert car je ne connaissais pas ce mélange. J’ai été séduite par la présentation du dos de capitaine à l’orange, ses deux purées et la sauce verte. En y regardant de plus près c’était le drapeau camerounais culinaire. Mais une fois sur ma langue les purées n’avaient rien de plaisant donc j’ai laissé de côté pour me concentrer sur le poisson et la carotte.

Dos de capitaine à la sauce à l’orange et ses deux purées

Coté saveur il n’y a rien à dire les Gambas c’était le must. De grosses crevettes enrobées d’une fine couche de pâte feuilletée qui leur donnait ce goût croquant ou croustillant c’est selon : Crac et dans la gorge. je ne sais si je pourrais donner la véritable saveur qu’avaient les vins qui nous ont été servis. Du Pouilly fumé 2015 et  une bouteille de Côtes de Provence 2015 nous ont aidé à bien digérer ce festival culinaire.

A ma table, le Ministre Camerounais du Tourisme et des Loisirs Bello Bouba MAIGARI, M. Philippe LARRIEU Ministre Conseiller à l’Ambassade de France et le blogueur Fotso FONKAM. Sinon étaient aussi présents SEM Gilles THIBAULT l’Ambassadeur de France au Cameroun, Zacharie PEREVET Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mj MPACKO, Dania EBONGUE, Rose MUJONGUE, Olivia MUKAM de l’Ambassade des Etats-Unis, Ecclésiaste DEUDJUI pour ceux que je connais. une ambiance bonne enfant avec des échanges variés qui allaient de la société à la place de la femme et même la politique française. Bref on ne s’est pas ennuyés. C’est une trentaine de convives qui était présente pour déguster le Goût de France fait avec des produits 100% camerounais. Cette année 11 restaurants camerounais ont rejoint cette aventure qui en était à sa troisième édition. A 21h il a fallu que nous quittions nos table pour ce diriger vers le Living Room où nous attendaient des boissons chaudes et surtout toujours pour révéler ce coté local, une infusion de citronnelle. Une occasion pour nous de passer à la séance de photos avec tout le monde tout en bavardant.

SEM l’Ambassadeur de Frabce au Cameroun, M.Zacharie PEREVET et M. Bello Bouba MAIGARI

Parlant de cette initiative, le 21 mars, Goût de France / Good France a rassemblé plus de 2000 restaurants dans 150 pays pour célébrer la gastronomie française. Au Cameroun, 11 chefs cuisiniers ont répondu à l’appel. Orchestré par le Ministère des Affaires Étrangères et du Développement international et le chef Alain Ducasse, Good France est l’occasion pour les chefs du Cameroun et du monde de revisiter la gastronomie française en profitant des richesses du terroir de chaque pays. Cette troisième édition de Good France a rassemblé cette année de nouveaux restaurants, qui ont préparé à l’occasion de Good France le 21 mars, un dîner gastronomique « à la française » dans un esprit de partage et de convivialité.

 


L’expertise féminine enfin valorisée

www.expertesfrencophones.org

Le mois de mars est connu dans le monde entier comme étant celui consacré à la femme : 8 mars oblige. Dans un désir de vouloir mettre en avant le savoir faire des femmes de tous horizons, la plate-forme expertesfrancophones.org a vu le jour pour le bonheur de ces dames.

C’est à la suite de la publication d’un rapport  du Global Media Monitoring Project, en 2015 qui révélait que « les femmes ne représentent que 24% des personnes que l’on entend, voit et dont il est question dans tous les types de médias. Elles sont seulement 19% à s’exprimer en qualité d’expertes dans tous les domaines », qu’elles ont voulu faire la différence et inverser cette tendance. Spécifiquement pour ce qui est du domaine des médias, le manque de visibilité des femmes s’explique de plusieurs manières :

  • La pratique des journalistes : la plus part des journalistes travaillent à partir d’un réseau de contacts élaborés au fil du temps, qui se révèlent souvent majoritairement composé d’hommes experts. Alors que les femmes sont de plus en plus diplômées et qu’elles sont expertes dans tous les domaines (scientifiques, politiques, économiques, sociaux, environnementaux), leurs travaux sont souvent moins connus des journalistes car elles sont moins présentes dans les réseaux et moins visibles que les hommes pour des raisons diverses liées à un manque de temps disponibles notamment (car elles continuent d’assumer la majorité des tâches domestiques), mais aussi à un sentiment de non-légitimité.
  • Légitimité et autocensure : Il apparaît également qu’en raison des stéréotypes de genre, les femmes expertes se sentent moins légitimes à prendre la parole en public. Par manque de confiance et autocensure (je ne suis pas légitime, je ne suis pas assez experte), elles auront tendance à décliner une invitation média plus rapidement qu’un homme.
  • Le projet « Expertes francophones» promeut la visibilité des femmes dans les médias francophones par la création d’une plateforme internet qui recense des milliers de femmes expertes dans tous les domaines (scientifiques, économiques, culturels, sociaux..).à part la visibilité des femmes expertes (chercheuses ou professionnelles) par la création d’une plateforme en ligne conçue pour les journalistes, il propose également de lutter contre l’autocensure des femmes expertes inscrites sur le site. en leur proposant des séances de média-training et de prise de parole en public.

Les expertes ont la possibilité de chercher parmi elles une experte dans un domaine différent facilement par l’utilisation d’un moteur de recherche pour obtenir ses coordonnées et lui proposer une interview. Initié par le Groupe Egaé et soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie, en 2015, une première plateforme en ligne à destination des journalistes français voyait le jour il s’agit  de expertes.fr. Cette plate-forme comptait 1800 expertes, 800 journalistes et 40% des expertes après un an de fonctionnement. Le 8mars 2017 est la date de lancement de cette base internationale des Expertes francophones, qui recense actuellement 3000 femmes expertes de 30 pays différents et plus de 1000 journalistes.

Dans les prochains jours, l’équipe des Expertes veut se déployer dans le monde entier et proposer à chaque pays francophones de créer son site national « les Expertes » sur le modèle du site actuel, par exemple « Expertes Cameroun », « Expertes Sénégal », « Expertes Algérie », « Expertes Québec ». Toutes les femmes sont attendues sur expertesfrancophones.org pour s’inscrire et faire valoir leur talent, c’est gratuit et simple.


Les jeunes s’engagent pour protéger l’environnement

Ramassage des ordures dans les drains de la Cité Verte
Ramassage des ordures dans les drains de la Cité Verte

Cette semaine a été l’occasion de pour eux de démontrer qu’ils ne sont pas aussi inconscients qu’on veut le faire croire.

C’est au détour d’un « mapane » que j’ai suivi un petit groupe de jeunes, 50 au total qui s’activaient à faire de la récupération à la cité Verte. Curieux non ? J’aurai juré que c’était HYSACAM que non, c’était des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Un peu de curiosité me fait découvrir que c’est une initiative des Brasseries du Cameroun « PLASTIC Récup Holidays » pour les occuper durant les vacances à sauver notre planète. Quand on parle de sauver la planète au Cameroun, les conférences telles que la COP21 semblent être pour les habitants, simplement une rencontre entre riches pour se faire voir. Pourtant le changement climatique est bel et bien réel de nos jours. La preuve il fait de plus en plus chaud et il n’est pas rare pour le cas de Yaoundé de ne plus savoir à quelle saison nous sommes, bien plus il peut pleuvoir à Elig-Edzoa et pas à Nlongkak. « C’est la sorcellerie » vous diront certains pessimistes qui voient en toute chose un peu de mystère.

Roger Milla, les Brasseries et leurs partenaires
Roger Milla, les Brasseries et leurs partenaires

Non ! Les inondations à la Poste centrale ce n’est pas de la sorcellerie juste toutes ces actions que nous posons au quotidien quand nous jetons les bouteilles vides ou nos ordures ménagères à même le sol ou dans les caniveaux dès qu’il pleut. « Normal que les brasseries récupèrent ces bouteilles vu que c’est eux qui les fabriquent» diront d’autres. Et bien non cette société nous vend ses boissons et leurs contenants mais ce que nous faisons avec après n’est pas de leur responsabilité. Chaque citoyen doit pouvoir jeter ses ordures et sa bouteille en plastique au bon endroit pour éviter qu’elle ne se retrouve n’importe où. Du 25 au 29 juillet à Yaoundé et du 1er au 5 août à Douala, c’est une centaine de jeunes qui va se déployer à  la Cité verte, aux Impôts de Biyem-Assi, à la Briqueterie (marché charbon), à la Sofavinc, à l’École de police, l’Hôpital CNPS et à Douala au Camp Yabassi de Mboppi, à la Chefferie de Bonapriso, Mbanya, Kombi, Kondi, Sodikago et Tongo’o Bassa Cité Sic Cacao. Leur semaine à débuté au Lycée général Leclerc où ils ont reçu une formation théorique sur des astuces pour la récupération. J’apprends par exemple qu’il faut compresser sa bouteille avant de la jeter dans un bac à ordures.

ramassage des bouteilles
ramassage des bouteilles

Je m’engage à suivre le petit groupe qui s’enfonce dans les recoins de la Cité Verte et parmi ceux qui collectent les bouteilles, je remarque l’Ambassadeur Albert Roger Milla. C’est une belle rencontre qui me fait savoir que sa Fondation Cœur d’Afrique est partenaire de cette initiative et est responsable du volet recyclage de ces bouteilles. En fait les Brasseries du Cameroun s’est chargée du recrutement des jeunes. La fondation Cœur d’Afrique les a sensibilisé, éduqué et formé sur les enjeux de la protection de l’environnement et de la pollution par les bouteilles en plastique, l’Ong ANPDE environnement a organisé et supervisé les descentes sur le terrain pour la collecte des bouteilles et finalement Hysacam rassemblera et acheminera les bouteilles au site de transformation de la fondation Cœur d’Afrique. Un site de transformation qui permettra à long terme de faire de toutes ces bouteilles collectées des pavés en caoutchouc. Je suis impatiente de voir ces « 50Km de route faite de pavés à base de bouteilles récupérées » comme l’a déclaré Roger Milla.C’est un bon moyen de gagner de l’argent en protégeant son environnement. Ils recevront des diplômes et pourront poursuivent ces actions dans leurs quartiers respectifs en compagnie de leurs camarades.

Pavés à base de bouteilles récupérées
Pavés à base de bouteilles récupérées


Vivre sans œufs

source.www.google.com
les œufs crus

Une situation bien difficile que celle de la grippe aviaire. Entre les bagarres pour les intérêts des uns et des autres, j’ai vécu une scène ces derniers jours et je me pose de nombreuses questions au sujet de notre avenir sans œufs ni poulets.

Il a fallu que je pense à faire un gâteau un jour avant mon anniversaire pour réaliser ce qu’est vraiment une vie, une ville sans les œufs. Deux, trois, quatre, cinq boutiques n’ont pas pu me vendre des œufs. Pourtant, je ne demandais pas une alvéole : juste 4 œufs, et c’était tout. Je ne demandais pas la lune, juste des œufs, mais non ni mon sourire, ni même le prix que j’étais prête à payer si on me l’avait demandé pour l’avoir n’ont arrangé les choses. Toujours la même réponse : « il n’y a pas les œufs ». Et pour ceux qui voulaient enfoncer le couteau dans la plaie : « tu vis ou ? Tu ne sais pas qu’on ne vend plus ni poulet, ni œufs ? ». Je n’avais que mes pauvres pieds couverts de poussière pour rebrousser chemin et rentrer chez moi.

Qui peut me dire ce que nous pouvons faire sans les œufs ? La pâtisserie elle-même repose sur cet élément (les crêpes, les gâteaux, la crème, etc.). Qui ne connait pas le gout des œufs bouillis sur la langue avec un peu de piment ? Qui ne connait pas le gout d’un bon gâteau au yaourt ou au chocolat ? Qui n’a jamais goûté à l’omelette ? L’œuf est incontournable. Pourtant, lors de la précédente épidémie de grippe aviaire, le prix des œufs était passé de 50f pour 3 oeufs à 100f ou 4 œufs à 100f. Aujourd’hui, tout cela a changé.

Une course à moto pour la Mobil Essos m’a finalement permis de les avoir. Après tous ces allers et retours,  la fatigue a eu raison de moi et j’ai dû les manger sous forme d’omelette. 14000 œufs cassés devant le Ministère de la pêche et des industries animales n’ont pas suffi pour que la situation s’arrange. Avec cette nouvelle épidémie de grippe aviaire, c’est un véritable manque à gagner pour les éleveurs qui doivent changer d’activité, mais également pour les consommateurs. En effet, l’achat des poulets se fait de bouche à oreille et il faut compter le coût des commissions à l’achat final. Finalement un poulet qui vous aurait coûté 3000 auparavant, coûtera 4500 voire 5000f de nos jours. Pour ce qui est des alvéoles d’œufs, il faut prévoir 1800 à 2000f de nos jours. Comme on dit chez nous « a quelque chose malheur est bien », les poulets importés ont refait surface. Les éleveurs crient au complot et pointent du doigt les autorités en charge de la filière qui auraient des « intérêts » dans le business du poulet « congelé » comme on dit chez nous. Même si ces poulets sont gros et moins chers je dois avouer qu’ils n’ont pas de gout. Ni le djansan, ni le poivre et autres épices ne réussissent à s’infiltrer dans leur chair comme avec celle de nos poulets produits localement. Je ne veux même pas entrer dans les détails en ce qui concerne les effets sur la santé, ce serait trop long.

Source:www.google.com
  Poules dans la nature

Et nous sommes en Afrique : savez-vous le nombre de remèdes traditionnels et rituels qui devront disparaître avec ces œufs ? J’imagine que non. Par exemple, il n’existe pas deux façons plus rapides chez nous de se remettre d’une anémie que de faire une mixture à l’œuf cru, de la tomate en boite… Vous connaissez la suite non ? De nombreux vendeurs et médecins traditionnels ne vivent que du commerce et de l’usage de ces œufs. Combien d’emplois seront ainsi supprimés ? Si au moins nous avions appris à manger des œufs de pintades, de canards ou que sais-je encore, le remplacement aurait été immédiat, mais non. Les œufs de caille sont rares et chers et combien d’œufs de caille me faudra-t-il pour me faire une bonne omelette ? Tout d’abord je n’aime pas les œufs de caille, ensuite je ne mange pas les œufs au plat, enfin je fais toujours bien cuire mes aliments. Alors, de grâce, ramenez-moi mon bon vieux poulet et ses œufs.