Chers boulangers, arrêtez !

9 septembre 2014

Chers boulangers, arrêtez !

source: google
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Je suis une fan des publicités de Mc Do, Kfc avec leurs hamburgers taille XXl et des variétés au beacon, à la sauce barbecue, à la pomme de terre et autres. Même si ce n’est pas pareil chez nous, cela nous fait au moins rêver d’entrer dans une boulangerie quelconque et de s’entendre dire « je veux un Hamburger ». Une spécialité importée qui est entrée dans nos habitudes de consommation mais bien sur toujours avec une réalisation approximative.

Je salive devant ces hamburgers que l’on montre à la télé. Deux bonnes tranches de pain qui ne se touchent jamais tellement les éléments qui les séparent sont nombreux et bien volumineux. Deux grosses boulettes de viande hachée accompagnées  de salade, de tomate, de ketchup, de moutarde mais aussi de mayonnaise. Miam miam c’est appétissant n’est-ce pas, je ne vous le fait pas dire.

Au Cameroun, nous avons notre façon de faire les hamburgers. Si ce n’est pas les feuilles de salades, les tomates et les oignions qui remplissent votre hamburger, ce sera la sauce qu’on y incorpore, mais jamais la viande. D’abord, parlant de la viande c’est ce qui est rare dans nos hamburgers camerounais. Au fil des années, vous vous rendrez compte que le goût, la grosseur de votre hamburger, la viande aussi diminuent, mais le prix, lui, augmente toujours.

Les boulangeries qualifiées de modernes sont rares à Bamenda et même quand elles existent, vous ne retrouverez qu’une petite variété de pâtisserie et dont le goût laisse à désirer. Les pains sont légers avec moins de mie et quant à la croûte, il n’y a que sa couleur qui vous fait ne pas la confondre à la mie tellement elle est légère. Pas étonnant que les parents traitent leurs enfants de gourmands quand ces derniers finissent une baguette et en redemandent. Les boulangers utilisent désormais plus de levure que toute autre chose pour faire le pain. Au fait quel est le poids normal d’une baguette de pain ?

Sur un tout autre plan, les boulangeries artisanales ont vu le jour et de manière anarchique. Un petit tour dans l’une d’entre elles m’a retourné les intestins. Les pains préparés dans un four tout noir et mal entretenu sont disposés sur du papier installé à même le sol le temps qu’ils refroidissent. Non seulement le boulanger qui fait les tours entre la pièce où ils les stockent et le four, soulève son lot de poussière au passage, mais aussi les autres insectes (cafards, fourmis, charançons, etc.) ne sont pas loin.  C’est à se demander si ces insectes ne sont pas les premiers goûteurs de ces pâtisseries. Quand un gâteau tombe, c’est la rapidité avec laquelle l’employer le ramasse et l’épaisseur de poussière qu’il prendra qui déterminera s’il doit le jeter ou alors juste le nettoyer et le remettre avec les autres pâtisseries. Pour les classer, c’est encore une équation, les vendeurs classent les nouveaux gâteaux en bas et les invendus au-dessus. D’après mon constat, dans ces caisses à pâtisseries ambulantes, seuls les beignets au sucre sont écoulés chaque jour, quant aux autres c’est une question d’horoscope et de loterie.

Oui vous direz qu’il faut se méfier des boulangeries artisanales mais laissez-moi vous dire qu’il n’y a pas qu’elles. On m’a déjà vendu du pain rassis aussi dans une boulangerie moderne. Dans de nombreuses boulangeries modernes on nous vend des hamburgers qui ont déjà passés plusieurs jours exposés.  Il vous suffit d’ouvrir le hamburger pour constater que la viande a un aspect bizarre, les feuilles de salades sont passées du vert au marron puis au noir, que les tomates et les oignons sont pourris. Ne vous plaignez surtout pas, on ne va pas vous rembourser. Pour ce qui est des Cake, gâteaux Madeleine, beignets soufflés et autres, non seulement ils sont durs, mais quand vous les diviser, vous vous rendrez compte qu’il y a comme une toile d’araignée qui relie vos parts de gâteaux. Les pains au lait et pain-mi jadis si moelleux sont devenus durs comme des baguettes, ils ne sont désormais « au lait » que de nom, parce qu’on y a mis une pincée de lait en poudre, mais pas parce qu’on a respecté les dosages en quantité de lait.

Nous sommes désormais condamnés à consommer de la pâtisserie approximative et surtout de s’en contenter en attendant les jours meilleurs. Les services sanitaires sont absents. Les hamburgers devraient se faire sur place, à la demande et non passés des jours étalés dans les boulangeries. De nombreuses maladies gastriques apparaissent aujourd’hui sans que l’on ne sache leur origine. Les boulangeries en sont en partie responsables vu le manque d’hygiène et de contrôle dans ce secteur. Ah oui !une dernière chose, pour les hamburgers si vous ne savez pas les faire, de grâce messieurs les boulangers, laissez-nous nous contenter de ceux que l’on présente à la télévision et en avalant nos salives devant nos écrans, notre santé ne sera pas menacer.

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Commentaires

Albert KAMDEM
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J'aime bien votre blog. il tres bien structuré. quelle belle inspiration pour moi qui cherchait un exemple...

a + tantine.

David KAMDEM.

bako
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Jolie coup de gueule savamment mis sur papier! Content de te lire à nouveau.

Salma Amadore
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welcome back Mister bakoti nice to read you also