À Dakar,le ridicule ne m’a pas tué

Article : À Dakar,le ridicule ne m’a pas tué
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6 mai 2013

À Dakar,le ridicule ne m’a pas tué

Il n’y a qu’à moi que ce genre de chose peut arriver. Faut dire que j’ai retenu la leçon. « Riz sénégalais », « rastas sénégalaises », vraiment n’importe quoi ! J’ai pu sillonner les rues du centre-ville de Dakar, ce célèbre lieu Place de l’indépendance. Profitant d’une matinée libre j’ai voulu m’intéresser à ces « rastas sénégalaises » dont nous parlons chez nous au Cameroun.

Je voulais bien changer de menu, avoir autre chose à manger que du riz. Alors j’ai voulu posé des questions aux gérants des différents restaurants pour savoir ce qu’ils proposaient comme menu de la journée. Je lui demande « il n’y a pas autre chose que le riz sénégalais ? ».La dame en face de moi s’est mise à rire, elle me demande « vous n’êtes pas sénégalaise ? ». Je réponds par la négative et je lui demande pourquoi elle la su, elle me dit parce que j’ai dit « riz sénégalais ». J’ai souri avant de la quitter.

A: salma
A: salma

Après cette quête de nouveau menu, j’ai voulu faire un billet sur les rastas sénégalaises et là encore deuxième erreur, ils ne connaissent pas ça à Dakar. Au Cameroun, nous appelons « rastas sénégalaises » ces tresses qui sont faites avec des mèches et dont on sélectionne peu de cheveux pour les recouvrir de mèches. Ces rastas sont fines, légères et longues, il n’est pas rare de voir deux, trois, quatre coiffeuse se mettre ensemble pour tresser une seule tête. C’est une coiffure très prisée par les voyageuses (celles qui vont traverser l’eau en avion). Elles préfèrent cette coiffure car elles peuvent faire la coiffure qui leur plait avec et aussi passer 3 à 6 mois avec cette coiffure.

Pour faire ces rastas il vous faut être patiente et aussi avoir les moyens car cela nécessite du temps. L’autre chose c’est aussi d’avoir assez de popotin pour vous asseoir pendant 6 à 10h dans le meilleur des cas où alors 1 à 2 jours (de toutes les façons faut être patiente). À Dakar, quand j’ai parlé de ces rastas, c’était ma deuxième erreur de la journée car elles ne connaissent pas ça, les dakaroises. Elles étaient étonnées d’entendre que cette spécialité existe au Cameroun. Mais faut avouer que les dakaroises aiment les mèches. J’ai vu toutes les coupes et j’ai voulu savoir ce qu’elles ont comme modèles là bas.

A: salma
A: salma

J’ai rencontré Adama, Aïcha et Anna qui m’ont donné quelques noms de leurs coiffures. « layb rajouts », « piqué lâché », « mèches touffe », « mèches lâchées », « les écailles ».à Dakar les mèches sont à la mode et il faut mettre le prix. En faisant le compte sur leur tête et les différentes coiffures qu’elles avaient, j’ai pu constater qu’elles ne dépensent pas moins de 7000F pour se faire belle. Tout comme au Cameroun, j’apprends que les mèches brésiliennes et indiennes ont envahi le marché et sont très prisées chez les femmes et filles issues d’une certaine classe sociale car cela coûte très cher 150.000f minimum.

Pour entretenir leur coiffure à chacune son secret « pommade magique de maman » par ci, « beurre de karité » par là. Elles gardent leur coiffure un à deux mois avant de la changer. Toujours est-il que ces mèches et extensions sont devenues de vrais investissements. Que ce soit au Cameroun ou au Sénégal, les femmes s’occupent de leur « paraitre » et avec l’arrivée des mèches, les coiffures traditionnelles au fil de caoutchouc ou les simples nattes sont rentrées dans les tiroirs. Avec le coût de vie, peut être reviendront nous à ces anciennes et belles coiffures.

A: salma
A: salma

 

 

 

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Commentaires

Boukari Ouédraogo
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Je pense que tu t'etais toi meme coiffe en rasta senegalais non? Ou bien?

josianekouagheu
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Tu penses que le ridicule peut te tuer? Ça j'en doute. En tout cas je redécouvre Dakar grâce à ce billet.Merci ma grande Salma. Le riz, les rastas...semblent vraiment être une particularité sénégalaise. Cool ma lecture sur cette article...