Gorée, ma Gorée

Article : Gorée, ma Gorée
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12 avril 2013

Gorée, ma Gorée

A: Salma

C’est bizarre je perds ma logorrhée

Sur ce bateau qui me transporte

Les souvenirs de l’histoire de mes ancêtres ouvrent leur porte.

Pour eux c’est du tourisme,

Pour nous une preuve de racisme.

Les vagues qui échouent sur le bord de ta côte,

Mènent  à toi ce bateau plein.

Un bateau plein d’esclaves hier

Et de touristes aujourd’hui.

A: Salma

C’est bizarre mais le vent qui souffle sur ton île,

Semble emporté avec lui,

Le bruit que l’on provoque, quand, esclave on est.

Quand esclave, on nait.

Quand une couleur de peau révèle toute une histoire

Une histoire que le Sénégal n’a pas voulu effacer.

A: Salma

Intacte tu es,

Intacte tu resteras car,

Il n’est pas question d’oublier, ni de rejeter

Non, il est question de témoigner, oui.

C’est bizarre Gorée, toi coin tant convoité d’hier

Coin tant convoité d’aujourd’hui.

Hier ceux qui riaient,

Pleurent aujourd’hui.

À qui la faute ?

Tes cases d’enfants, d’hommes,

De jeunes filles, de femmes,

Des récalcitrants et des invalides,

Ces inscriptions sur les murs laissées par ceux qui ont été touchés par ton histoire,

A: Salma

Par ceux qui ont vécus ton histoire,

Sont éternelles parce que gravées sur de la pierre,

Éternelles parce que ce ne sont pas des chimères.

Plus j’écoute M. Alioune,

Plus je me sens proche de toi.

Ces personnes, mes grands-parents peut-être,

Jetés en pâturage aux requins

Sans force ni choix entre esclavage et mort,

Cette statut d’amour qui illustre bien le prix de la liberté.

statut gorée

Gorée, ma Gorée

Hier lieu de commerce, d’échange et d’entretien d‘esclaves,

Aujourd’hui lieu de tourisme et de témoignage.

Certains ont pleuré, d’autres ont écouté,

A: Salma

D’autres encore ont filmé, ces chaines, ces armes,

Ces menottes de ton époque,

Ont peut être disparu de façon physique,

Mais enchainés, menottés, esclaves, nous restons à jamais sous divers plans.

À qui la faute ? À eux commerçants et acteurs de commerce,

À nous collaborateurs et fournisseurs,

Nous venons nous partons,

Mais les fantômes de ces esclaves  rodent et pleurent à jamais,

Pour un cadeau historique pareil

Sénégal « dieureudieuf »

 

 

 

 

 

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Commentaires

Dada
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Tres Beau recit historique well done.
A mon avis les termes d'echange /commerce restent douteux. Les fournisseurs ce sont fait dupes par les blancs qui ont trouvé un terrain fertile pour pratiquer ce en quoi ils sont le plus doues.

I think the best thing to do is to accept this sad page of our history as something unavoidable , draw some very important lessons from it and move on...
I am so proud of you keep it up!

Otric
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les fantômes de ces esclaves rodent et pleurent à jamais ! tu l'as dis...SALMA !

Henrie Lucie
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wahouooo c'est tout ce que je peux dire là maintenant tant je suis émue. C'est un lieu que je rêve depuis toujours de visiter mais après la lecture de ce poème j'ai vraiment eu l'impression d'y être.

A.B. Ladji Coulibaly
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Et voila c'est mon tour de pleurer, comme le Pape JP2 eut à le faire.

Salma Amadore
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depuis quand tu pleure Ladji ne commence pas hein

Jean Luc Angrand - Historien
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C est une fausse maison des esclaves, lisez ça : https://www.huffingtonpost.fr/jean-luc-angrand/maison-des-esclaves-goree_b_2709281.html

Bako
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très touchant! tu as réussis à nous faire revivre l'instant de ce papier les moments douloureux de cette ignominie qu'a été la traite négrière. Mais nous sommes "noirs d'être fiers".