Hold-up sympathique
Dans la soirée du 28 août 2012, des individus à mains armées et à visage découverts, se sont introduits dans un complexe et ont dépouillé les clients et les propriétaires de ce lieu.
Débie est une étudiante du niveau Master 1 de l’ESSTIC. Depuis un mois, elle comme la plupart des habitants de la capitale politique du Cameroun sont victimes de la pénurie du gaz domestique. Face aux tracas que tout ceci peut produire en matière de nutrition et vu le moment opportun des vacances, elle s’est rendu dans sa famille dans la région du sud-ouest pour se changer les idées. Durant son séjour tout se passe bien jusqu’à ce mardi où, invitée par l’une de ses amis d’enfance, elles sortent se faire un restaurant. Dans la ville de Tiko où elles se trouvent, de nombreux choix s’offrent à eux et elles optent pour le complexe Maryland.
Elles s’installent d’abord dans des boucarous à la terrasse arrière du complexe pour passer leur commande, puis voulant un peu d’air frais elles optent ensuite pour la terrasse avant. A 20h, deux individus debout sont postés chacun devant leur table et celle d’autres clients qui sirotent leur boisson. C’est la froideur d’un objet sur son ventre qui sort Débie de la discussion qu’elle a entamé. Elle entend « ne faites pas de faux gestes, restez calmes et tout se passera bien. Vous savez ce qui fait souvent mourir les gens lors de ce genre de choses c’est quand ils crient ou veulent jouer les héros. Donc si vous coopérez il n’y aura pas de victime. Tout ce que nous voulons c’est l’argent car dans vos portables il y a vos contacts et c’est grâce à vos contacts là que nous vivons ». A cet instant, elle se rend compte qu’à l’intérieur c’est le même scénario mais à la différence qu’ils sont aux nombre de trois, cela fait en tout cinq braqueurs qui opèrent. Quatre d’entre eux font la fouille systématique des sacs et poches des clients et l’un est derrière la caisse avec la gérante. Quand tous les clients ont été dépouillés et ramenés à l’intérieur, l’un d’eux s’est rendu vers le réfrigérateur et y a sorti cinq boissons, les a décapsulé et remis à chacun de ses partenaires en disant « buvez il y a quoi ?à votre santé. Vous savez nous on fait notre travail, tu travaille on te paie 80000F et cela ne suffit pas. J’ai une femme et des enfants et c’est la rentrée.ma femme ne sait pas ce que je fais, je rentre avec l’argent et elle sait que je travaille sans plus. Je ne peux pas lui dire ce que je fais sinon elle va me quitter. Moi je n’ai rien à perdre, mon père est un commissaire j’ai déjà fais la prison plusieurs fois donc si on m’enferme je vais ressortir ». Après avoir vidé sa boisson il poursuit « si quelqu’un n’a pas l’argent de taxi il n’a qu’à nous dire, on va l’aider » et tous répondent en chœur « non il n’y a pas de problème ». Avant de partir, les bandits ont pris le soin de garder l’un des clients avec eux et d’enfermer les autres dans une des chambres du complexe.
Après leur départ, ce seul client est allé libérer les autres et c’était la débandade totale pour rejoindre la porte de sortie et à chacun de trouver le moyen de regagner son domicile soit à pied, soit à crédit, il était 21h passée. Faut-il encore compter sur nos forces armées ou faut-il recourir à la justice populaire pour notre sécurité ?
Dédié à Ojong D, qui a su gardé la tête froide et se remet peu à peu de ce traumatisme.
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