S.O.S. un toit décent

27 septembre 2013

S.O.S. un toit décent

Il me faut un lopin de terre, j’y songe de plus en plus ces derniers temps quand je vois ce que les propriétaires de terrain nous fabriquent comme maisons, on dirait que je me retrouve dans un épisode d’Alice aux pays des sinistrés ou des sans-abris ou toute chose pareille.

Je comprends mieux pourquoi mes grands-parents de la région de l’Ouest disent toujours « le premier bien d’un homme doit être une maison ». Ils ont tout compris bien avant tout le monde, car ils se sont rendus compte que si vous achetez une voiture avec ses différentes pannes, vous n’êtes pas sur d’économiser assez pour construire une maison. Si c’est un business qui vous permis d’avoir de l’argent, avant de l’agrandir, achetez un terrain et faites-vous un toit, vous vous épargnez ainsi des risques d’AVC dû à la fin du mois qui arrive et vous qui n’avez pas d’argent pour payer le loyer.

Je me suis lancée dans la recherche d’une maison à Bamenda et des maisons, j’en ai vu. Des maisons dont le prix de location vaut mille fois leur standing. Maisons sans plafond ou en toit de passoire (quand il y’en a, car le bailleur compte sur l’argent que vous allez lui donne en guise d’avance, pour tout arranger), maison avec un sol fait en goudron, maison sans toilettes (on vous envoie dans la nature pour vous soulager), maison sans cuisine, etc.

crédit photo;Salma
Crédit photo; Salma

Bamenda se développe et comme toutes les villes qui embrassent le développement, la vie devient chère et la qualité est rare. Mêmes si elles ne sont pas confortables, les propriétaires de ces maisons en location savent que la demande est forte, résultat on vous offre n’importe quoi. Des maisons avec des salons qui ont des superficies de chambres et les chambres des superficies de niche de chiens. Prêtez bien l’oreille pour entendre le prix du loyer, hum vous allez vous évanouir.

Je ne sais si le ministère de l’urbanisme ou celui de la ville ont des services qui ont pour responsabilité de veiller à ce genre de chose : le standing. Quand votre salon vous fait devenir un acteur du Titanic lorsqu’il coule. Quand votre salle de bain vous interdit de prendre du poids ou d’être grand de taille au risque de vous laver dans la cour. Quand votre toilette vous laisse à la guise des serpents, des chiens, chats et qu’il n’est pas rare de recevoir la caresse d’un cafard qui vous a confondu à l’entrée du trou des toilettes, car vous êtes accroupi dessus. Quand vos toilettes ont deux planches vous servant de support pour vous soulager et qui menacent de vous organiser une rencontre inattendue avec vos excréments bientôt.

Des maisons où, à la seule vue de votre porte, un bandit sait qu’il n’a pas besoin d’être robuste pour se servir chez vous. Des anciens poulaillers et porcheries (d’ailleurs ces animaux mourraient tous d’une grippe étrange) transformés en chambres ou en maisons d’habitation parce que les propriétaires ont compris qu’investir dans le logement est un gain.

Les bailleurs des véritables brigands qui augmentent le prix du loyer selon leurs prévisions astrales. Un compteur d’eau ou d’électricité général ou personnel, installé chez lui et que l’on ne vous montre que le jour où vous entrez dans sa maison. Le reste du temps c’est lui qui détient les clés du cadenas de ses compteurs et qui calcule les factures « généreusement » pour vous. Si vous voulez vous plaindre soit vous prenez votre propre abonnement et il vous rappelle qu’il n’a pris un abonnement que pour un compteur, soit vous pouvez chercher un autre fournisseur dans le coin et vous vous rendez compte qu’en fait c’est lui qui distribue l’eau et l’électricité à l’entourage, bref à tout le quartier vous vous êtes fait piéger.

Ne me parlez pas de logement sociaux ou de quelque chose de semblable, car ce n’est pas mieux à l’université ou dans d’autres logements du gouvernement. À  l’université, vous avez des personnes qui ont pris une chambre quand elles fréquentaient ces universités et qui continuent d’occuper la même chambre une fois devenus fonctionnaires. En ce qui concerne les logements sociaux, c’est une autre paire de manches. Des familles, que dire ?des générations se succèdent dans la même maison car elles comptent bien bénéficier éternellement des remises de l’Etat.

crédit photos: salma
Crédit photos : Salma

J’aimerais bien acquérir un terrain, mais avec les tracasseries foncières que vivent certains de mes proches ce ne sera pas facile. Entre des vendeurs de terrains qui vendent le même terrain à 1000personnes, les banques qui vous demandent votre tête pour un prêt foncier et l’Etat qui parfois entre dans la danse en vous promettant des indemnités qui n’arriveront jamais ou le jour de votre mort et serviront pour vos obsèques, il y a encore du chemin à faire dans le domaine foncier au Cameroun.

 

 

 

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Commentaires

Josianekouagheu
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Salma! Good! Tu sais, le problème des terres est une gangrène au Cameroun! C'est une plaie qui devient de plus en plus inguérissable! J'ai aimé ce billet qui reflète une réalité malheureuse. Je vois que le débat fait problème en Côte d'Ivoire. Si seulement ils savaeint qu'au Cameroun, les Camerounais n'ont pas la possiblité d'en avoir. Courage Salma, dans ta quête!

salma Amadore
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merci chérie

fc
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Ce billet n'est pas un coup de griffe, mais un coup de boule!!
plaisant a lire et bon courage dans votre recherche.

Salma Amadore
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merci Franck

lurnedness
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Salma,
C'est avec interet que j'ai lu cet article, et je vous felicite d'avoir partage ce que bon nombre de nous vivent. Je pense que la flambee de prix de terre n'est pas signe de penurie, mais un echec des pouvoirs publics. Le Cameroun a besoin de plus de route goudronnee pour desenclaver certaines regions et reduire l'exode des poupulations vers des zones "urbaines".
Continues de denoncer et alerter a travers ton regard et ta plume.
Merci.

Salma Amadore
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merci