Ebolowa by night
La capitale du sud Cameroun en attendant le prochain Comice Agro-Pastoral montre un autre visage du Carrefour baptisé « An 2000 » la nuit. Ebolowa, carrefour « tamzou » il est 18h30. Les derniers commerçants de la journée rentrent chez eux. A partir de cette heure, cet endroit fait place aux anges de la nuit qui arrivent peu à peu. Les vendeurs de brochettes de porc, de viande de bœuf, de poulet et poisson braisés sont installés le long des trottoirs. Seuls ceux qui proposent des prunes et plantains ou encore des cigarettes sont ambulants et errent dans les bars pour proposer leurs marchandises aux divers clients qui sirotent leurs boissons. Les bars et les cabarets diffusent la musique à profusion qui au bout d’un instant devient un véritable tintamarre. Ici faut oublier les sonorités de Rnb comme à l’accoutumé à Yaoundé, les musiques de Lady Ponce et de quelques artistes de bikutsi du terroir passent en boucle. Pour les amoureux de « mpongo » et autres artistes étrangers ils peuvent se satisfaire dans les boîtes de nuit. Un regard attentif sur les clientes de ces bars ou encore dans les recoins sombres du carrefour, dévoile des travailleuses de sexe. Reconnaissables au premier coup d’œil par les habitués du coin, la raison de leur présence varie d’un prostitué à une autre. Si pour Estelle exerçant depuis 5ans c’est « le dégoût des hommes et de la vie familiale où j’ai eu beaucoup de violence conjugale qui m’a fait choisir ce métier », pour d’autre à l’instar de Carmelle c’est « juste pour m’amuser ». Les taxis sont rares, les motos taximen sont nombreux, ils font des allers et retours à travers la ville pour chercher des clients parfois plus nombreux que l’offre. Ce bal qu’offre le carrefour rebaptisé « an 2000 »il y a peu d’années, continue jusqu’à minuit où certains bars sont obligés de fermer à cause des clauses de leurs licences ou encore de la pénurie de boissons. Les bagarres et les querelles ne manquent pas sur les sujets liés au football ou à la vie pratique. Les noctambules patentés se dirigent vers les boîtes de nuit où ils esquissent des pas de danse en compagnie de leurs dulcinées ou des femmes trouvées sur place jusqu’à 5h30, heure à laquelle ceux qui ont quitté ces lieux la veille les regagnent pour faire leur petit commerce.
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