« Stop au palu »ce n’est pas pour demain.

Article : « Stop au palu »ce n’est pas pour demain.
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15 avril 2015

« Stop au palu »ce n’est pas pour demain.

Plus que quelques jours et nous serons lancés dans la 8ème journée mondiale de lutte contre le paludisme le 25 avril prochain.

Comme les années précédentes, nous allons encore marcher dans quelques artères des différentes villes du pays pour « botter le palu hors de nos frontières ». On dit que chez les blancs, il n’y a plus de paludisme ? Est-ce vrai ? Si oui comment ont-ils fait ?

J’avoue que je ne comprends toujours pas pourquoi dans notre pays on marche pour ceci ou pour cela car la plupart du temps, c’est juste comme une exhibition d’un petit groupe qui veut bien se vanter de manger l’argent du gouvernement gratuitement. On marche et puis quoi ?

Est-ce cette marche qui fera fuir les moustiques ? Je ne pense pas bien au contraire ce petit groupe représente encore de nombreuses proies à piquer pour le vampire qu’il est. On nous a enlevé de la tête ces vieilles bonnes habitudes que l’on avait auparavant de donner le remède contre le palu à tord et à travers et de manière préventive. Je me souviens comment avaler ces petits comprimés blancs était une punition pour moi et que ma mère se rassurait toujours que je ne l’ai avais pas jetés une fois loin de ses yeux. Beurk !

Source: Campagne contre le paludisme
Source: Campagne contre le paludisme

Les moustiques sont des mutants et je ne sais pas si nous avons les moyens nécessaires pour les combattre. A Douala, mettre un ventilateur pour chasser le moustique est une perte de temps. Et dire que je pensais que ce n’était qu’un divers pour nous faire rire. Non j’ai témoigné et vraiment « les moustiques de Douala volent dans le sens des hélices du ventilateur et savent quand vous piquer ». A Yaoundé, je dirais que c’est plutôt comme si toutes les méthodes pour les tuer semblent leur donner de l’énergie. Sans blague j’ai allumé une spirale, pulvérisé un aérosol, branché des pastilles, mais j’avoue que Monsieur le moustique semble juste affaibli et quand il revient à la charge il pique avec rancune et vous laisse de gros boutons.

Un petit passage du côté de l’Ouest, m’a fait découvrir que la dernière campagne de distribution des moustiquaires par le gouvernement, a été une bonne affaire pour mes frères ressortissants de cette région. Ils utilisent leurs moustiquaires comme rideau, comme nappes, comme filets pour la pêche, comme tout ce que vous voulez mais pas comme moustiquaire. A Bamenda, certains étaient méfiants face à la forte odeur qui se dégageait des moustiquaires une fois sorties de leurs emballages. Certains avaient l’air d’étouffer en dormant à l’intérieur et d’autres trouvaient plutôt que c’était un moyen d’entasser de la poussière et d’avoir la toux par la suite.

Officiellement, le traitement du paludisme est gratuit pour une certaine tranche d’âge, mais la plupart des docteurs sont prêts à vous dire que « les traitements gratuits sont inefficaces pour  votre type de palu ». Ils préfèrent écouler les stocks de médicaments des différentes marques avec lesquelles ils ont des commissions sur les ventes. Faut-il rester aussi au salon ou au bar sous une moustiquaire ? Car ce sont les endroits où de nombreux camerounais passent la plupart de leur temps et même les moustiques y ont élu domicile et les piquent bien avant qu’ils aillent se coucher sous une moustiquaire.

Les ordures ne sont jamais loin de nous s’il est dit qu’elles attirent ces colocataires. Il suffit qu’Hysacam décide de ne pas faire le ramassage un jour pour que les rigoles deviennent des dépotoirs d’ordures et que la cour de quelqu’un devienne la « nouvelle voirie ».

Quant aux diverses pommades anti moustiques vendues par ci par là, il y a encore du progrès à faire sur l’éducation des populations. De manière commune, certains camerounais pensent que ces pommades sont responsables de plusieurs cancers et aussi que ce sont « des choses de riches ». Que faut-il vraiment faire pour ne plus entendre parler de palu au Cameroun ? Faut qu’on réfléchisse et sérieusement, mais pas longtemps car le moustique lui, pendant que nous tergiversons et marchons, continue de piquer. Aïe !je m’arrête là.

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