Mandela, comment t’éviter l’au-delà ?
« Amandla ! », « Amandla » avec le point fermé levé vers le ciel,
c’est ce que je te dirai, si j’étais à ton chevet.
Une belle expression que j’ai retenue des films sur l’Apartheid,
ceux qui parlent de toi.
« Amandla », forte expression du livre d’André Brink,
sans toi, le monde sera vraiment dans une Saison Blanche et sèche.
Toi qui reflète bien la force Zulu.
Je ne dirais pas comme Soprano que si j’avais le pouvoir de Hiro Nakamura,
J’entrerais dans ta prison pour te dire que tes idées te feront président de Sud Africa.
Non, je chercherais plutôt à m’enlever quelques jours, quelques mois pour les ajouter aux tiens.
C’est triste, j’ai toujours été heureuse d’être née le même jour que toi.
Si l’Assemblée générale des Nations unies a déclaré cette journée la Journée internationale Nelson Mandela, ce n’est pas pour rien.
Tu es un héros, le « Black président » de Brenda Fassie certes et la figure emblématique de tant d’autres dans le monde.
En repensant à « Asimbonanga », j’ai les larmes aux yeux.
Et je me rends compte que nos présidents sont des peureux.
Oui, je pèse mes mots, aucun d’eux n’est prêts à faire ce que tu as fait pour eux.
Pour ton peuple, pour les autres, pour toute une race.
Ils gouvernent mais ne sont pas prêts à faire ce sacrifice.
Bien au contraire, toujours prêts à envoyer les autres se sacrifier.
Ils disent qu’ils t’admirent mais que font-ils pour te ressembler ?
Rien Mandela, aucun d’eux n’a fait 27 ans de prison,
Aucun d’eux n’a reçu autant de prix dans sa vie.
Aucun d’eux n’est prêts à quitter le pouvoir dignement comme tu l’as fait Madiba.
Tu ne nous séduis pas en jouant au ballon,
Tu ne nous séduis pas en chantant des chansons,
Tu ne nous séduis pas en nous corrompant.
Tu nous séduis par les actes.
La règle qui veut que les chefs d’Etat soient inaccessibles et toujours protégés de gardes du corps,
perd toute sa valeur chez toi, tu n’en as pas besoin.
Libre tu es, libre tu restes.
J’ai entendu, lu et vu que tu es malade,
Cela fait un moment déjà.
J’ai mal, je crains le pire.
C’est bizarre parce que tu ne me connais pas,
Tu ne me connaîtras jamais.
Madiba, comment t’éviter l’au-delà ?
Pour certaines personnes postées devant cet hôpital ce sera le scoop de leur vie.
Pour d’autres, un monument perdu à vie.
Avec tout ce par quoi tu es passé,
Tout ce par quoi tu passes.
Ce sera un repos bien mérité.
On dit qu’un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle.
Cela n’est vrai que pour ces vieillards qui sont chiches et ne veulent pas transmettre.
Tes œuvres sont éternelles et par toi beaucoup ont appris et bénéficié.
On dit que quand on naît , on est déjà assez vieux pour mourir.
On dit que quand on est vieux, on est heureux de partir.
Mais moi, pour te dire au revoir, il me faut encore grandir.
Je ne peux empêcher ce volcan de mauvaises nouvelles de jaillir.
Tout ce que je peux faire c’est prier pour éviter que ne t’arrive le pire.
Madiba, Ngiyakuthanda.
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