QUAND LE MASQUE TOMBE
Aimer paie, enfin si l’on peut appeler cela un salaire. C’est en regardant ces photos dans une clé USB de ma camarade que je me suis dit que les hommes étaient vraiment des êtres à qui Dieu a accordé toute la suprématie du monde. Et là je parle d’hommes avec un petit « h ». Ah oui j’entends déjà d’ici ceux qui diront qu’il y a des hommes qui en sont victimes, mais je ne pense pas que l’on peut faire ça à un homme. L’homme est tellement grand qu’après avoir dompté les animaux et tous les êtres qui cohabitent avec lui, il s’ennuyait et a décidé de se faire entendre de sa compagne par des exercices physiques dont lui seul connait le nom de la discipline.
Je repasse sans cesse ce film dans ma tête où un voisin parce qu’il avait sonné deux fois en rentrant à 2h du matin, s’est mis à rouer de coups sa compagne dans un mélange de taekwondo, boxe française, Taï-chi et j’en passe. Malgré l’intervention d’un voisin, il n’en a eu cure et a continué sa sale besogne. Le voisin s’est senti obligé de plier sa queue quand ce mari, voulant le décourager s’est mis à proférer des menaces en évoquant une relation entre ce monsieur et sa femme. Ce sont finalement d’autres riverains qui ont porté secours à la pauvre femme et l’ont conduit à l’hôpital. Dans la journée, le mari s’est rendu au chevet de sa compagne et en s’excusant a trouvé comme coupable l’alcool qu’il promit de ne plus consommer. Après quelques points de sutures, cette dernière regagnait son foyer et vivait le bonheur deux jours après avant de rendre l’âme suite à une hémorragie interne.
Les scénarii se diversifient d’un couple à l’autre, parfois c’est la tête de cette dernière que son compagnon saisit par les tresses et la plaque contre un mur avec des reliefs, en trainant sa tête le long du mur, durant ce trajet que fait son crâne, le mur est revêtit de son sang et des cheveux qui quittent peu à peu avec leurs tresses, qui désormais servent de peinture à ce tableau que cet apprenti Picasso exécute. Sous d’autres toits ce sont des hommes en tenue ou des agents de sécurité qui, possédant des chaussures communément appelées « Rangers », ont décidé que leurs chaussures étaient désormais trop propres pour piétiner la poussière ou le sol, il fallait dorénavant les utiliser sur le visage de leurs compagnes et ainsi offrir à ces dernières de nouveaux tatouages uniques en leur genre.
Il est très courant qu’une collègue ou une camarade loquace arrive un bon matin et est très silencieux et surtout qu’elle se met à porter des lunettes à la « Doug Saga » pour cacher son œil au beurre noire. Et quand vous posez la question c’est soit « l’enfant qui m’a lancé son jouet », soit « une conjonctivite ». Faut insister durant la journée ou être sous le ciel de la confidence pour apprendre que c’est le mari, l’amant, le petit-ami, appelez les comme vous voulez, qui en est l’auteur et tout ceci en sanglots.
Cela commence toujours par une gifle, inattendue, comme ça lors d’une discussion pendant laquelle on n’arrive pas à accorder nos violons, et cela arrive de manière fortuite et puis vient le coup de poing, plus seulement légèrement et à un seul endroit. On se retrouve actrice d’un film chinois où on n’a aucune notion pour contrer les attaques du maître chinois. Le responsable s’excuse à chaque fois, ne sait pas ce qui « m’arrive », promet « de changer », rapporte « des cadeaux ». Mais il n’en est rien car ses attaques deviennent plus violentes et régulières et on se retrouve dans une histoire où il faudra une victime et un bourreau pour que cesse ce film.
Certaines sortent de là défigurées, démembrées, détruire de l’intérieur. Cette exposition a eu lieu à l’Institut Français de Yaoundé et ces photos étaient poignantes aussi bien les unes que les autres. Des femmes découpées à la machette, brûlées à l’acide, Battues à mains nues ou à l’aide de matériaux. Il faut que cela cesse. La fin commence par la dénonciation par les victimes ou l’entourage, nous ne devons pas attendre qu’il soit trop tard, que cela « devienne grave »comme on le dit chez nous. Il faut aider ces victimes car ce sont des êtres humains, ce sont nos sœurs, nos voisines, nos mères, nos enfants, nos compagnes, etc.
J’espère que tu ne seras plus témoin ou victime de telles choses et te taire.
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