Au Cameroun on frôle la catastrophe

12 octobre 2010

Au Cameroun on frôle la catastrophe

Il y a une pénurie de la plupart des denrées prisées sur le marché, les populations souffrent en silence malgré les propos rassurants des autorités en charge de ces secteurs.

Depuis quelques temps le gaz domestique, le sucre et le maquereau manquent dans certaines villes du Cameroun, à Douala et Yaoundé particulièrement. Il y a quelques années c’étaient la banane et le « bifaga* » qui disparaissaient ou étaient victime de la flambée des prix sur le marché.Pour le gaz, c’est surtout celui de la société SCTM qui est de plus en plus rare. Il est passé de 5000F il y a deux ans à 6000F et maintenant avec la pénurie fictive il coûte dans les 7000 à 7500F et est vendu par affinité.

Il y a moins de deux mois les forces de l’ordre ont mis la main sur un groupe qui divisait le contenu de bouteille en deux pour les revendre au même prix qu’une bouteille pleine. Les ménages se plaignaient du fait que les bouteilles de gaz étaient légères et parvenaient à peine à cuire le repas pendant deux semaines. Les malfrats ont été mis sous les verrous mais d’autres groupes continuent d’opérer dans l’ombre.

Le sucre quant à lui est rare qu’il soit en carré ou en poudre. Cet or blanc est vendu par voie de réseaux et selon la croyance populaire on ne vend pas plus de deux boîtes à une personne. Et même dans ces réseaux il coûte 800 à 900F. Les commerçants se sucrent en utilisant des fausses balances qui affichent de faux kilos et c’est à prendre ou à laisser. Le ministre a annoncé hier que du sucre en provenance de Douala serait mis en circulation dans le pays et aussi 20.000 tonnes sont attendues vendredi. Toute personne qui serait victime d’une quelconque escroquerie de la part des vendeurs est priée de les dénoncer.

Un container de maquereaux stocké dans une chambre froide à Douala a été saisi la semaine passée et liquidé aux populations sur place par les autorités. Cela fait plus d’un mois que ce chouchou des menus familiaux a disparu des congélateurs de poissonnerie, laissant dans la détresse les mamans, les vendeuse à la braise et les propriétaires de restaurants. Le kilogramme est passé de 800F à 1300F voire 1400F. La plupart d’entre elles se sont rabattues sur d’autres variétés de poisson comme le Bar, le capitaine, etc. Il réapparaît timidement mais toujours aussi cher qu’auparavant.

Aux dernières nouvelles on parle du riz qui serait entré dans la danse à ce rythme là que va-t-il nous rester à manger ?

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Commentaires

Philippe Menkoue
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je te le fais pas dire. la vie devient vraiment de plus en plus chère ici au Cameroun. Pourtant c'est pas les ressources qui manquent tant que çà . Quelle triste réalité :/

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Je sens que votre pays tends a descendre mais vous n'etes pas les seuls. Y en a d'autres en afrique qui souffrent de disparition de certains aliments sur la marche vu aussicertaines cultures, exmple typique chez moi au Burundi la colocase tends a disparaitre.D'autres denrees montent de prix en fleche. Les changements climatiques y sont pour quelque chose.

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La vie devient vraiment de plus en plus chère ici au Cameroun. Le plus triste dans tout cela, c'est que ce ne sont pas les ressources qui manquent tellement, mais... :/

capso
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C'est trop facile de s'apitoyer sur les pauvres commercants qui ne cherchent qu'a tirer un maigre profit.
moi je vous dit que ces pratique ne me surprenent guerre. Figurez vous que des societes ferment au cameroun pour se reimplater dans les pays voisins et les medias ne sont meme pas au courant.

lorsque les autorites administratives utilisent la police pour faire bonne figure, ca me revolte un peut et donne l'impression qu'ils ne maitrisent pas la situation.

si vous avez exerce dans le commerce ces dix dernierres annees vous comprendrez aisement ma preoccupation qui jusqu'a lors n'a eu gain de cause et au meme titre que le carburant...

en fait ce qui occasionne ces flambees de prix sont les impots et je vous assure que si rien n'est fait dans ce sens, il faudra se preparer au pire.

DJE Bi
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Il y a toujours des personnes qui cherchent à tirer profit des pénurie. Et c'est vraiment dommage.
L'africain qui était hier solidaire est entré dans la logique du bizness venu d'ailleurs: "Tout pour mon profit. les autres, je m'en moque". Mais il y a de l'espoir. Avec de la volonté on peut tout changer.

Dada
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Bravo Salma pour cet article assez alarment et tres interessant.
Je crois aussi qu'il faudrait examiner ce phenomene a la base et a mon avis il s'agit d'un probleme datant d'il y a tres longtemps dans notre pays, entre autre la distribution alimentaire (food distribution) car le Cameroon est beni pour avoir ete toujours ete auto-suffisant alimentaire grace a sa terre hyper fertile mais on a l'impression que la distribution alimentaire dans le pays n'est pas suffisament administree. en tout cas c'est aussi l'une des causes de l'insuffisance alimentaire dans le Nord et l'extreme Nord du pays. la nourriture produite dans les regions hyper fertiles du pays sont acheminee en toute impunite dans les pays voisins, causant des penuries dans le reste du Cameroun.
Il faudrait surtout un controle robuste de nos frontieres pour empecher la fuite alimentaire dans les pays voisins tels le Gabon etc...il faudrait aussi un controle plus rigide au niveau des tarrifs pour empecher les abus de la part des commecants.
Bref ceci est un probleme politique a la base que nos hommes d'etat ferai mieux de resoudre. Les commercants ne font que faire leur travail et augmenter leur profit en saisissant des oportunites comme celle-ci on ne peut vraiment pas le leur reprocher leur esprit Machiavelien non? c'est a l'etat de les stopper.

Enfin d'ou provient le sucre qui doit arrive a Douala? d'Europe? des USA? de Chine? serai-ce encore un autre marche que les industries etrangeres essaieraient de conquerir?
Affaire a suivre...

Boukari Ouédraogo
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Vie chère c'est partout.

Hervé KEUBENG
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ce sont des changements qui ne restent pas isolés au cameroun, celà interpelle plus d'un, les pouvoirs publics en particulier.